Deux chauffeurs "en grève" au poste de police de Battice !
De nationalité biélorusse, ils ne sont pas payés et ne sont plus rentrés chez eux depuis trois mois. Ils en ont assez !
- Publié le 02-06-2023 à 15h40
:focal(2395x1605:2405x1595)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/V53BHF2H3FAEREVOJOS5APLKWQ.jpg)
Ils en ont assez et ont décidé de le faire savoir à leur employeur polonais. Ils ? Ce sont deux chauffeurs biélorusses qui ont quitté leur pays, voici trois mois et ont arpenté depuis les autoroutes européennes pour le compte d’une société polonaise.
”Trois mois sans voir sa famille, c’est quand même très long et ce, d’autant plus lorsque vous n’êtes pas payés comme vous le devez”, s’insurge Ludovic Moussebois, permanent syndical CSC-Transcom qui a été alerté par lesdits chauffeurs. “C’est une situation intolérable et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela se produit avec cette société. Nous avons eu des cas en 2021 et 2022”.
Traite des êtres humains
Et le représentant syndical d’expliquer : “Depuis qu’ils ont quitté la Biélorussie, les deux chauffeurs ont arpenté toute l’Europe. Ils ont eux-mêmes payé les frais de route, les péages, les parkings et même le carburant. Au total, on approche les 10 000 euros par personne ! Ils ont évidemment demandé à être payés et remboursés mais n’ont reçu que 2 000 euros. C’est évidemment très peu, surtout lorsque l’employeur qui pratique les salaires polonais, fait la sourde oreille. En plus de cela, ledit employeur a décidé de manière unilatérale de les payer à l’heure de route. En clair, s’ils sont arrêtés pour quel que motif que ce soit, ils ne sont pas payés !”
De là le mécontentement et leur arrêt au poste de police de Battice. La CSC Transcom a pris le dossier en charge, mais les choses ont l’air quelque peu bloquées. “Nous avons pris contact avec ladite société et jusqu’à présent c’est NIET !” regrette Ludovic Moussebois.
"En plus de cela les deux chauffeurs n’ont pas quasi pas de moyens de pression, tant s’en faut. Ils ont même peur des représailles lorsqu’ils rentreront en Pologne. Ils sont allés là-bas en voiture et ne sont même pas sûrs de retrouver leur véhicule. En plus, les camions sont en leasing et l’entreprise se moque donc qu’ils soient saisis ou bloqués. Le plus souvent, la société de leasing vient alors rechercher les véhicules, laissant les deux chauffeurs sur le bord de la route".
Le syndicat chrétien espère toutefois trouver une issue favorable rapidement. “Nous sommes déterminés et si notre action ne suffit pas, une plainte sera déposée à l’auditorat du travail. En plus, à notre estime, on est clairement non seulement dans du dumping social, mais aussi dans un dossier de traite des êtres humains.”