À Herve, l’agence immobilière sociale a quitté ses locaux pour s’installer dans une ancienne banque
Constituée fin 2016 et lancée en 2017, l’AIS du Pays de Herve est "en pleine expansion". Elle compte une centaine de logements. Un déménagement s’imposait.
- Publié le 01-06-2023 à 15h02
- Mis à jour le 01-06-2023 à 15h06
Nous sommes le mardi 15 novembre 2016, l’assemblée générale de la future agence immobilière sociale (AIS) du Pays de Herve valide ses statuts et introduit sa demande d’agrément au Fonds du Logement. Elle ne compte alors, fort logiquement, aucun logement en son sein. Mais la Ville de Herve, qui porte le projet via son président du CPAS Éric Jérôme (HDM), est persuadée des besoins et de la pertinence du projet. Elle a su convaincre Blegny, Dalhem et Visé afin de former un territoire de communes limitrophes dépassant les 50 000 habitants. Quelques mois plus tard, en juin 2017, l’AIS du Pays de Herve était constituée et devenait la 29e AIS en Wallonie.
En juin 2020, l’AIS s’amplifie. Soumagne, déjà abordée en 2016, rejoint les autres communes. Aubel et Olne s’engagent également. Une troisième employée (une médiatrice sociale) vient gonfler l’équipe, déjà constituée d’une médiatrice sociale et d’une gestionnaire de l’immobilier. L’AIS présente une cinquantaine de logements, et Éric Jérôme, à la fois prudent et ambitieux, mise sur 80 logements d’ici 2023… Enfin, en décembre 2022, c’est Fléron (aussi rencontrée en 2016) qui adhère à l’AIS, qui passe dès lors à 8 communes pour une centaine de logements.

"La sauce a bien pris, sourit Éric Jérôme. Il y avait un espace manquant sur la carte de la Région wallonne en matière d’AIS, raison pour laquelle des communes sont venues se greffer progressivement. J’étais persuadé de l’offre, de l’idée de proposer du logement public qui n’est pas du logement social mais qui permet une vraie mixité sociale (avec des bâtiments du privé dans le giron public)."

Quels avantages ?
Intermédiaire entre le locataire (des personnes aux revenus modestes ou précaires) et le locataire, l’AIS offre une facilité d’accès au logement via un prix sous le marché locatif privé. Pour le locataire, elle prend à son compte les démarches administratives, les dégâts locatifs et les frais de justice éventuels, elle assure un accompagnement du locataire et s’occupe du suivi technique du logement. En outre, elle permet une exonération totale ou partielle du précompte immobilier et elle garantit un loyer, y compris en période de vide locatif. Enfin, des aides à la rénovation sont proposées (réduction de la TVA, prêt à taux zéro, etc.). Les Communes et CPAS sont les troisièmes bénéficiaires de l’AIS, en luttant contre les biens inoccupés, en favorisant la mixité sociale… "Il y a toute une série de leviers intéressants, mais je ne m’attendais pas à ce que le succès soit aussi bon, reprend le président du CPAS de Herve. La dynamique est peut-être plus forte encore à Herve, où nous avons fait la promotion de l’AIS. Sur Visé, elle marche bien aussi. Et dans les nouvelles communes, cela vient progressivement. La proposition des AIS, c’est vraiment de décharger les propriétaires des contraintes, de confier son logement à une AIS en bénéficiant de quelques aides. Et ça séduit, même en milieu rural. Nous n’avons actuellement pas d’autre demande, mais il faut que les communes soient limitrophes et certaines sont déjà dans une AIS."

Quels loyers en moyenne ?
Épaulée financièrement par le Fonds du Logement, par la Province (un subside de l’ordre de 4 000 €) et par les Communes (au prorata du nombre d’habitants), l’AIS prélève également une "marge d’intermédiation", soit de 15 à 25 € entre le loyer payé par le locataire et le loyer versé au propriétaire. "Pour ces loyers, cela dépend évidemment de la taille du logement. En moyenne (car le logement peut être valorisé en fonction du PEB, d’un jardin, d’un garage…), on propose 400 € pour un studio, 450 € pour une chambre, 560 € pour deux chambres, 660 € pour trois chambres, 730 € pour quatre chambres et plus. On touche donc un petit peu plus des locataires."

Fort de cette croissance, l’AIS a inauguré ses nouveaux locaux, rue de la Station 5 à Herve (à l’étage de l’ancienne Belfius), ce mercredi soir. De quoi offrir davantage d’espace au personnel avec des bureaux, une salle de réunion, une petite cuisine… Un poste de direction sera aussi créé prochainement, une offre d’emploi ayant été diffusée fin mars. "Nous sommes dans la procédure de recrutement. Nous avions 14 personnes à l’écrit le 20 mai et nous rencontrerons 8 personnes à l’oral ce samedi 3 juin. Il y a de l’intérêt", se félicite Éric Jérôme.

