La caisserie Radermecker à Herve: "Le travail de l’artisan à échelle industrielle" (vidéo)
Fondée en 1973, la caisserie Radermecker n’a cessé de grandir grâce à un grand principe: ne jamais refuser une commande.
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Publié le 22-05-2023 à 07h00 - Mis à jour le 22-05-2023 à 07h18
Oui, c’est sûr. Une entreprise qui fabrique des caisses et des palettes, a priori, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sexy. Mais ne partez pas trop vite, car l’histoire de la caisserie Radermecker en vaut la peine. "La société a été créée par mon père, Jules, en 1973", détaille Stéphane Radermecker, aujourd’hui à la tête de l’entreprise avec sa sœur, Christine. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que Jules Radermecker est parti de rien, ou presque. "Il a commencé travailler à 14 ans avec son père, qui était menuisier. Sa spécialité, c’était les cercueils."
Et au bout de quelques années, Jules Radermecker décide de se mettre à son compte. Et comme il ne voulait pas concurrencer son père, il a commencé à fabriquer des caisses. "Des cercueils… des caisses… C’est un peu la même chose."
Et c’est ainsi qu’il y a 50 ans, il a fondé son entreprise. "Il a débuté tout seul. Il allait chercher du bois des scieries pendant le week-end pour fabriquer des caisses. Et puis, il a commencé à engager. Ils se sont retrouvés à deux, trois, quatre, cinq…" Et ainsi de suite.
Fiers de nos entreprises: La caisserie Radermecker
En 1992, c’est au tour de Stéphane Radermecker de rejoindre l’entreprise familiale. "J’avais 18 ans. En arrivant le premier jour, je pensais que, comme j’étais le fils du patron, j’allais avoir un poste à responsabilités et travailler dans un beau bureau." Il s’était donc habillé en conséquence. "J’avais mis un costume couleur moutarde. C’était à la mode, à l’époque", s’amuse-t-il.
Stéphane Radermecker pensait qu’il aurait directement des responsabilités, mais son père ne l’entendait pas de cette oreille. "Quand il m’a vu arriver, il m’a dit “Tu peux rester habillé comme ça si tu veux. Mais aujourd’hui, tu balaies” ."
Quand il a pris conscience de la tâche qui l’attendait, Stéphane s’est changé, histoire d’avoir une tenue adaptée à sa besogne. Mais trop tard, le mal était fait. "Les ouvriers m’avaient vu passer au matin sous l’auvent avec mon costume moutarde. Du coup, ils m’ont appelé “Amora” pendant des mois", rigole-t-il.
Pendant ces mois-là, et de nombreux autres après, il a fait tout ce qui était possible et imaginable, au sein de l’entreprise. "Et puis, quand j’ai eu fini de faire le tour, mon papa m’a suggéré de créer une société qui assurerait le transport de nos produits." Et c’est ainsi qu’est né TSR (Transports Stéphane Radermecker).
Après avoir conduit des camions et dirigé "sa" société, Stéphane Radermecker est parti relever d’autres défis, avant de revenir en 2000, suite à un incendie qui a ravagé l’unité de production. "Quand on est arrivés sur place, c’était encore un petit incendie. On se disait qu’on l’aurait éteint en 10 minutes et qu’on pourrait retourner manger." Mais le feu s’est très rapidement propagé. "Tout a été détruit." Mais la famille Radermecker et tous les salariés se sont serré les coudes pour littéralement faire renaître l’entreprise de ses cendres et lui permettre de continuer ses activités.
Ne jamais dire "non"
Aujourd’hui, Jules Radermecker est décédé, mais ses enfants continuent d’appliquer la philosophie qu’ils ont toujours connue. "Notre principe, c’est de ne rien refuser. Si on nous commande une petite caisse ou une petite palette, on le fera." Ou au contraire, "on a déjà fabriqué une caisse qui contenait une pièce qui pesait 60 tonnes". Même l’épaisseur des planches peut être adaptée. "Notre philosophie, c’est de réaliser le travail de l’artisan, mais à une échelle industrielle."
Au final, c’est cette hyperadaptabilité qui permet à l’entreprise d’encore et toujours croître. "On s’est déjà agrandi sept fois et on doit encore signer des accords, à la fin du mois, pour acheter un nouveau terrain."