Un dernier au revoir à la dépouille de leur mamy "dans un débarras" du cimetière de Herve
Une famille de Herviens est en colère. Elle a dû "dire au revoir une dernière fois à mamy" dans une pièce "fourre-tout" du cimetière de Herve.
Publié le 14-03-2023 à 07h00 - Mis à jour le 14-03-2023 à 09h35
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"Honteux", "déplorab le", "inadmissible"… Les messages de soutien sont nombreux sur les réseaux sociaux envers les familles Marnette, Levaux et Grandrath suite aux conditions "du dernier au revoir" à Juliette, décédée le 5 mars 2023 à l’aube de ses 84 ans.
L’un de ses petits-fils a, en effet, partagé sur les réseaux sociaux la situation vécue au cimetière de Herve le mercredi 8 mars, matinée marquée par une offensive hivernale. "L’allée centrale n’était pas dégagée, mais vu le temps je peux comprendre, les priorités sont ailleurs (dans le déneigement). Nous sommes arrivés devant la tombe, la Commune n’avait pas enlevé la terre. Seule solution, le caveau d’attente… Mais celui-ci était fermé et il n’y avait personne de la Commune sur les lieux. Nous avons pris contact et, après une longue attente, trois ouvriers sont arrivés pour ouvrir le caveau… mais ils n’avaient pas la clé. La personne qui l’avait, elle était à 45 minutes du cimetière et nous étions là depuis bien 40 minutes dans la neige et le froid. N’ayant plus d’autre solution, les ouvriers ont ouvert une porte au pied-de-biche. Une pièce “fourre-tout”, avec des sacs de ciment et des panneaux… C’est là que nous avons dû laisser mamy et lui dire au revoir une dernière fois. Un manque de respect total envers la défunte et la famille", témoigne Grégory Grandrath.
En soirée, le bourgmestre de Herve a présenté ses excuses à la famille. "Je lui ai expliqué l’histoire, il n’était pas au courant, poursuit le petit-fils. Il s’est renseigné et m’a recontacté jeudi matin. Il m’a dit être politiquement responsable, qu’il s’agissait d’une erreur de communication. On m’a dit qu’on recevrait une lettre de la Ville, mais personne ne s’est déplacé pour s’excuser. Je n’ai pas écrit cette histoire pour un geste de la Ville, mais c’est inacceptable et j’espère que cela ne se reproduira plus. Selon le bourgmestre, ce n’est jamais arrivé… Les pompes funèbres ont une autre version."
"La première et la dernière fois que ça arrive"
Marc Drouguet confirme "l’erreur", une "communication qui n’a pas fonctionné", mais aussi des "circonstances exceptionnelles " en raison de la neige.
"Il y a un caveau d’attente dans le cimetière pour installer les dépouilles en cas de souci, mais les ouvriers ne l’ont pas trouvé à cause de la neige. On a envoyé les ouvriers les plus proches (les fossoyeurs étaient sur des exhumations), mais ils n’avaient pas la clé de la morgue. Ils ont pris la décision de mettre la défunte dans une pièce d’attente, une pièce non prévue pour cela à la base. On a réglé le tout le plus rapidement possible, dans les deux heures. C’est la première fois que ça arrive, et ce sera la dernière."
Le bourgmestre de Herve réitérera ses excuses via le courrier qui sera transmis à la famille. "Et je les ai eus en ligne pour transmettre mes plus vives excuses, tout s’est complexifié ce jour-là en raison de la météo (les gens ont attendu dans la neige et le froid). On a déjà fait le feed-back pour que cela n’arrive plus jamais.
On a déjà pris la décision que nos morgues devaient, en toutes circonstances, être propres, accessibles, rangées… et ce toute l’année. On va y veiller", conclut Marc Drouguet.