Logements: Herve, «une ville attractive» mais l’inflation frôle les 30% en cinq ans
La demande en appartements ne faiblit pas à Herve, malgré une inflation de presque 6 % par an. On fait le point avec Mathieu Mannesberg, dont le groupe Henova entame une nouvelle phase de la résidence Léonie.
Publié le 17-06-2022 à 06h00
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Henova organise des portes ouvertes ces samedi et dimanche de 14 à 17h à la Résidence de la Forge (chantier Léonie, rue de la Clef). L’occasion de prendre le pouls du cœur de Herve sur la demande en appartements, une demande qui ne s’essouffle pas.
1. 90% des appartements déjà vendus Le groupe Henova, via la S.A. Immoherve, est sous le coup d’une enquête publique jusqu’au 7 juillet pour une "modification partielle du permis" obtenu en 2019 sur le projet Léonie. "Un projet d’envergure comme celui-ci se pense en 2018, on dépose le permis en 2019 et on l’obtient en 2020. Des données évoluent et c’est un quartier en pleine mutation avec le projet T.Palm (NDLR: Anne-Sophie Charlier, 84 logements dont 48 appartements) et le Site Chapelier (NDLR: 82 logements, les parkings sont en cours) . On a souhaité améliorer certaines donnes au niveau du projet, de la voirie interne pour l’accès au fond, pour certaines densités… Le projet est amélioré mais ne change pas (45 logements sur 5 immeubles en 5 ans)" , expose Mathieu Mannesberg, responsable du projet.
Sur les premiers immeubles, 23 des 25 appartements sont vendus, soit 92%. "On voit le pouls du quartier, ça fonctionne bien. On a un accord préalable des autorités communales pour notre modification mais on verra les questions lors de l’enquête publique. La semaine prochaine, nous démolirons la maison existante au milieu. Elle sera partie à la fin du mois. Les habitants ont déménagé rue de Soumagne l’an dernier, mais nous avons mis la maison à disposition du CPAS de Herve pour loger une famille avec ce qui s’est passé l’été dernier dans la région. On avait besoin d’un peu de solidarité… Au mois d’août, nous entamerons l’immeuble C (deux ans de travaux) dont la commercialisation va pouvoir se faire dès ce week-end. La résidence B sera habitée à partir de juillet et les propriétaires de la résidence A ont pu déménager il y a trois semaines. Dans un an, nous pourrons entamer le dernier immeuble à l’intérieur de l’îlot: nous avons débuté en mai 2020 et nous avons l’ambition de clôturer le projet à l’hiver 2025. D’autres projets viendront sûrement pour nous, mais là nous sommes occupés jusqu’en 2025."
2. La demande sur Herve Mathieu Mannesberg sillonne Herve quotidiennement. Henova, sur Herve, ce sont les projets Arvia (13 appartements), Harmonie (19 appartements), Ann-Sophie (17 logements), Haute Cour (15 appartements), Récollectines (13 appartements)… "Ça fait 14 ans qu’on a en permanence une grue dans le centre de Herve, on a toujours tout vendu. La demande est là, et le marché peut continuer d’absorber car tout est distillé assez doucement tant sur Herve que sur Battice. Tout le monde veille à avoir des phasages sur trois, quatre, cinq ou six ans. La densification des centres urbains bénéficie à tout le monde. Les gens en appartement se privent d’une des deux voitures, tout est accessible (la culture, les centres sportifs, l’administration, le scolaire…) et la Région demande une redensification des centres, ce qu’on fait en rénovant de l’existant ou en proposant de nouveaux projets. Ça a plus de sens de bâtir dans des nœuds de densification, dans des endroits opportuns en première couronne de Herve tout en renforçant l’attractivité du centre, que d’aller dans un coin de verdure."
Herve demeure "clairement une ville attractive" . Les projets se sont multipliés ces dix dernières années. "La demande, elle est composée de gens des villages qui passent d’une maison construite il y a quelques décennies à un appartement quasi zéro énergie (ils se décarbonisent) qui donne accès à tout de manière pédestre. Rien que dans cette partie de Herve, nous sommes à plus de 200 logements en cours, mais ça reste quelque chose de raisonnable pour la taille de la commune. Et Herve reste une ville très accessible vers Eupen, Liège ou Verviers. Elle est bien desservie en mobilité douce (via la Ligne 38) et en transports en commun. À un public plus âgé s’ajoutent des plus jeunes qui prennent ce pari de ne pas partir sur une maison unifamiliale classique. Ils misent sur un appartement dans une région qui offre des possibilités de verdure… Des jeunes couples qui privilégient l’appartement pour une autre philosophie, pour récupérer du temps (sur l’entretien…)."
3. Quels prix? Les appartements ne sont cependant plus à la portée de tous. "C’est difficile de donner une fourchette car, nous, on a le parking, les finitions, les terrasses… C’est comme un billet d’avion, il y a le prix et les options après. Mais aujourd’hui, du neuf c’est entre 2600 et 3000 € le mètre carré hors TVA, grosso modo. Pour une région comme Herve, ça reste raisonnable comparativement à d’autres régions qualitatives. Sur les hauteurs de Spa, Jalhay, Nandrin, Dolembreux, les prix sont encore bien plus élevés."
4. L’impact de l’inflation Avec des projets sur du moyen terme, Mathieu Mannesberg peut aisément mesurer l’impact de l’inflation. "Clairement" , elle se fait sentir. "Entre notre premier et notre dernier immeuble pour le projet Léonie, le coefficient d’inflation sera entre 25 et 30%. Nous aurons pris 6% d’inflation par an… C’est le coût des matériaux, mais aussi l’indexation des salaires et l’inflation technologique. On met de plus en plus de choses en place en termes d’isolation, de ventilation, de chauffage, de toitures végétalisées… Ça a une inflation sur le prix de vente mais le coût payé à la base sera linéarisé favorablement sur la prochaine décennie pour l’occupant du bien, puisque les coûts énergétiques sont pensés pour être au plus tenu."
Herve se porte donc bien malgré les prix affichés. Les multiples projets en sont la preuve.