L’ADMR va-t-elle acheter la caserne?

«On apprend un projet de caserne par la presse. On n'a pas été invité à la présentation, quand et comment impliquer le conseil communal de Herve? Combien de réunions avez-vous eues pour la nouvelle caserne? Y a-t-il eu des remarques? Monsieur Jeholet a dit lors d'un discours que l'ancienne caserne de Herve irait à l'ADMR, est-ce vrai, pourquoi et si non à qui ira ce site?», a-t-il interrogé.

Outre le fait que la présentation était réservée en primeur aux pompiers de Herve et Battice, ainsi qu’aux 19 bourgmestres qui forment le conseil de la zone de secours Vesdre – Hoëgne & Plateau (les conseillers communaux des 19 communes – soit 378 conseillers – n’étaient pas invités non plus, pas plus que la presse), le débat a porté sur cette annonce d’un déménagement de l’ADMR au sein de la caserne de l’avenue Dewandre.

«C’est n’importe quoi», s’insurge Jeholet

Le bourgmestre Marc Drouguet (HDM) a confirmé un intérêt et des contacts avec l'ADMR avant que Pierre-Yves Jeholet (HDM) ne tape du poing sur la table. «Je n'ai pas fait de discours le 11 novembre à midi. Il y a eu des discussions privées mais je suis très clair, aucun discours. C'est du grand n'importe quoi!»

Le 11 novembre à midi, les dames de l’Inner Wheel remettaient un chèque à l’ADMR autour d’un dîner choucroute. C’est lors de ce repas qu’une discussion purement privée aurait débouché sur l’interpellation de lundi soir en conseil communal.

Tony Weber, responsable local pour l'Aide à Domicile en Milieu Rural, confirme. «J'étais présent au repas et je n'ai pas entendu la moindre chose de Pierre-Yves Jeholet. Seule la présidente de l'Inner Wheel a pris la parole.»

L'ADMR avait un projet de construction d'un étage sur le nouveau bâtiment des services sociaux, sur le site du Try: recalé par le conseil d'administration. «On est toujours à la recherche d'un bâtiment et il y a un intérêt pour la caserne, reprend Tony Weber. L'hôtel de ville, où nous sommes, est très restreint. On loue des salles à côté pour accueillir notre personnel (on frôle les 300 personnes). Notre personnel est à proximité des personnes qu'on aide (NDLR: l'ADMR offre des services en aide familiale, aide ménagère, garde à domicile et ouvrier polyvalent dans 114 communes et pour plus de 10 000 foyers) mais il arrive régulièrement qu'on reçoive les délégués des équipes, des réunions mensuelles, des formations continues… On a besoin de locaux. On a des salles communales mais on doit aussi louer des privées, d'où un coût. On recherche des solutions pour accueillir notre personnel.» Et cela passe par la caserne de Herve, qu'il faudra remodeler dès 2021 (lorsque les pompiers auront déménagé aux Chesseroux). «Notre futur bâtiment doit correspondre au maximum à nos besoins, et c'est le cas de ce bâtiment. Il faudra aménager une partie en salles, à moindre coût, et la partie administrative est déjà opérationnelle. Mais parler d'un achat est précoce. Il y a un intérêt, mais aussi un collège communal d'un côté et un conseil d'administration de l'autre. Il y a des envies mais la réalité fera que cela se marie ou pas.»

La Ville envisage une vente conditionnelle

En clôture du conseil communal, Marc Drouguet, qui pédalait un peu dans la choucroute en séance publique, est revenu sur ce projet. «L'ADMR, ce sont énormément d'emplois. Et ils cherchent à rester sur le Plateau. Ils sont intéressés et on pourrait envisager une vente conditionnelle du bâtiment (on ne veut pas qu'il sorte complètement du patrimoine). Il y a d'autres candidats mais on ne saura pas réaménager la caserne comme on veut, et il faut pouvoir garder les liens entre la commune et l'ADMR. Quant à la caserne de Battice, on va étudier les pistes proposées par l'auteur de projet.»

Les avancées sont donc concrètes pour la caserne de Herve, mais rien n’est joué. Seule la partition de lundi soir nous a offert une polémique pour un dîner choucroute. On savait déjà devoir se méfier des soupers spaghettis, si en plus il faut éviter les choucroutes…