L’étoile «P’ti Lou» brille à jamais dans la galaxie des Célestes

Le monde des traileurs a perdu P’ti Lou, un des fondateurs des Coureurs Célestes, ce groupe de coureurs qui vénèrent la nature et l’amitié.

Nathanaël JACQMIN GPS
L’étoile «P’ti Lou» brille à jamais dans la galaxie des Célestes
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On ne verra plus P’tit Lou sur les sentiers du plateau de Herve. Louis Albert, 57 ans, qui habitait Bruyère, près de Herve, ne sera pas non plus présent mardi soir à Trasanster (Trooz) avec ses copains de «La Ligne 69» pour leur sortie hebdomadaire et le verre de l’amitié.

Fondateur des Coureurs Célestes, P’ti Lou a choisi cette fois de surprendre tout le monde et de ne pas aller jusqu’au bout du chemin. Et tous les Coureurs Célestes pleurent un frère, un père ou un copain. Ils entendront encore longtemps sa grosse voix éclater dans un léger brouillard de printemps à l’orée d’un bois. Ils croiront surprendre son reflet avec ses gros sourcils dans un ruisseau au plus profond des forêts. Et ils boiront encore souvent de cette divine Céleste en faisant un clin d’œil aux étoiles au beau milieu de la nuit.

Sous son aile

Souvent, des coureurs se demandent comment entrer chez les Célestes, ce groupe de copains et copines qui vénèrent le silence des forêts, la sagesse des montagnes et l'immensité des déserts. Un groupe sans cotisation, sans président, sans trésorier. « Je ne sais pas combien il existe de Coureurs Célestes en Belgique. Car il n'y a pas de document d'inscription et la plupart ont des surnoms. Mais si on demande aux Célestes de venir pour prendre un verre demain, je pense qu'il y en aura au moins 200» nous racontait dernièrement P'ti Lou.

En fait, bien souvent, on devenait Coureur Céleste quand P’tit loup vous prenait sous son aile. Parce que vous partagiez le même état d’esprit. Et une fois qu’il vous avait adopté, il ne vous lâchait plus. Pour vous rappeler à l’ordre si vous aviez manqué de vous inscrire en temps et à heure aux Lucioles (le plus beau trail de nuit qu’il organisait à Soiron en janvier avec Bernard Godon). Pour vous encourager lors de gros ultras en montagne ou sur les «100 km célestes», une course qui se tient le dimanche avant le lundi de Pentecôte. Pour vous remettre promptement dans vos baskets s’ils vous arrivait de vous prendre un peu trop au sérieux. Pour vous filer un coup de main, pour pleurer un ami. Pour partager vos rêves. Et raconter les siens. Ici ou ailleurs, comme au Mali dans les projets de développement qui lui tenaient à cœur. Pour vous rappeler qu’on court pour soi et pas pour quelque chose. Que courir, c’est se reconnecter à la nature et que c’est en courant ensemble qu’on arrive quelque part.

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