Des réponses pour les familles de disparus durant la 2e Guerre mondiale
Près de 6 000 dossiers, trouvés à Verviers, apportent des informations précieuses sur des victimes de la 2e Guerre mondiale, en particulier sur les enrôlés de force dans les Cantons de l’Est.
Publié le 10-01-2023 à 08h00
Les archives de l’État d’Eupen sont actuellement en possession de documents très précieux pour apporter des réponses à des familles des Cantons de l’Est. En janvier 2021, un incendie dans un ancien bâtiment de la Justice, rue Crapaurue, à Verviers, a en effet mis en lumière la présence de près de 6 000 dossiers de présomption de décès (enquête du procureur du Roi pour établir un décès lire ci-dessous) datant de 1945 à 1955.
"La grande majorité est liée à la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, l’intérêt de ces archives, c’est que d’une part, ces personnes présumées décédées peuvent provenir des Cantons annexés à l’Allemagne, ce sont des gens qui sont morts en combattant pour l’Allemagne, généralement sur le front de l’Est (en Ukraine, en Russie, en Biélorussie…). Et le 2e cas de figure, ce sont les résistants et les déportés politiques, qui soit ont été abattus par l’armée allemande pendant des opérations de résistance armée, soit déportés et qui sont morts dans les camps de concentration ou les marches de la mort", explique Michel Trigalet, chef de service aux archives de l’État de Liège (qui a rapatrié les archives en 2022).
Dans ces dossiers, l’on retrouve essentiellement des procès-verbaux des agents qui ont questionné les proches et les compagnons de combat, de résistance, de ces disparus. On y découvre aussi des attestations officielles de décès des autorités allemandes délivrés aux familles (lettres de condoléances) et plus rarement des photos à travers les livrets militaires des soldats.
Des sources accessibles aux familles
Ces témoignages donnent ainsi des informations inestimables sur des victimes de la Seconde Guerre mondiale dont les proches ne connaissent toujours pas le sort. "Une très grande partie, la moitié au moins 2 000 ou 2 500 documents sont des actes qui concernent les enrôlés de force dans l’armée allemande (NDLR: dans les cantons annexés), c’est sur ça que l’on met l’accent en communauté germanophone", souligne Els Herrebout, à la tête des archives de l’État d’Eupen, qui viennent ainsi logiquement de réceptionner ces archives. Elles invitent ainsi les proches de ces disparus à prendre contact avec elles par mail. "Nous ne donnons que des informations aux membres des familles, il faut donner une preuve d’appartenance." Les demandeurs doivent ainsi inclure le nom, la date de naissance et le lieu de naissance du proche disparu ainsi que leur degré de parenté.
Depuis le début de cette mise à disposition, le service public a déjà reçu une vingtaine de demandes. "On voit que ce sont presque toujours des familles qui ont déjà fait des efforts pour trouver des renseignements sur ces membres disparus au combat dont ils n’ont pas de nouvelles et qui sont donc très contents d’apprendre qu’il y a de nouveaux documents qui pourraient les aider !", sourit Els Herrebout
Infos: eupen@arch.be/087 55 43 77