Akram Afif : « Mon travail, c’est de rendre les supporters heureux »
Ce Qatari d’Eupen n’a que 18 ans et il n’est pas encore très connu. Mais en 2022, voire bien avant, Akram Afif risque de faire parler de lui.
Publié le 27-01-2015 à 05h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DBPP6PSIXBBV5EBXM5EIMJYQTE.jpg)
Si Victor Curto n’avait pas inscrit un but venu d’une autre galaxie vendredi soir, la presse aurait probablement fait l’éloge d’un autre Eupenois. Car Akram Afif, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a confirmé tout le bien que l’on dit à son sujet face à Malines. L’attaquant qatari, annoncé comme «la» recrue du mercato hivernal eupenois, est en train de réconcilier le public frontalier avec les joueurs venus de l’Émirat, boudés jusque-là.
En un peu plus de 90 minutes, l’offensif de 18 ans seulement a distillé trois assists: deux pour Curto, un pour Taulemesse. Sans parler des passes tranchantes, des dribbles efficaces et du coup de rein déroutant de ce joueur (vraisemblablement altruiste) prêté par Al-Sadd.
Le temps de se recoiffer, de prendre quelques selfies et de les poster sur les réseaux sociaux (le garçon dit vivre son rêve et souhaite immortaliser ces moments uniques), Akram a répondu à nos questions au sortir du vestiaire.
«Avant toute chose, merci à Dieu pour cette belle victoire 5-1», a lancé l'international qatari U20, qui avait marqué une semaine plus tôt pour ses grands débuts sous le maillot d'Eupen, à Alost. Ici, la nouveauté, c'était d'évoluer pour la toute première fois dans le stade du Kehrweg. «C'était un moment très spécial. Jusqu'ici, je jouais en jeunes et ça n'avait rien à voir. En équipe d'âge, tu joues pour le fun et si tu perds, ce n'est pas si grave que ça. Ici, c'est tout à fait différent. À Eupen, je découvre l'univers du football professionnel. Quand je joue, je sais qu'il y a des supporters derrière moi et que mon boulot, c'est de rendre ce public heureux. Qui plus est à domicile!»
Malgré son jeune âge, Akram Afif a déjà pas mal bourlingué. «J'ai été formé au Qatar, en club et via l'Aspire Academy, mais j'ai également eu la chance d'être repris chez les jeunes en Espagne. J'ai passé six mois à Villarreal et six autres au FC Séville. J'y ai beaucoup appris!».
Pourtant, malgré le lien fort qui unit le Qatar et divers clubs espagnols (dont le Barça), c'est la Premier League qui fait rêver le jeune Afif. «Porter un jour le maillot de Manchester United, mon club préféré, ce serait tout simplement merveilleux!», sourit-il, conscient qu'il va continuer de bénéficier d'un suivi particulier, puisque le Qatar fonde de nombreux espoirs en lui.
«C’est déjà un honneur que de jouer en équipe nationale U20 pour le Qatar. Mais, bien sûr, j’ai la Coupe du monde 2022 au pays dans un coin de la tête. Y participer, c’est mon objectif!»
En attendant, Afif se concentre sur Eupen et sur l’équipe nationale U20 du Qatar avec laquelle il vient de partir en stage une semaine, tout comme ses compatriotes de l’AS Eupen.
«On se rend en Espagne pour deux matches amicaux contre les jeunes espagnols. On jouera le 27 et le 29, mais on manquera le déplacement à Dessel. C'est dommage, car je viens d'arriver et les sensations sont bonnes, mais c'est ainsi», explique le Qatari aux origines yéménites et tanzaniennes, frère d'Ali Afif. «Mon frère a 27 ans et joue à Lekhwiya, en D1. Il est également international avec le Qatar. Bien entendu, il suit mon évolution de très près. Nous sommes souvent en contact. Il m'explique que malgré l'éloignement avec la famille, il faut tout donner, ne jamais abandonner. J'apprécie ma vie ici en Belgique, qui plus est dans une ville tranquille comme Eupen, mais ce n'est pas toujours évident d'être loin de chez soi. Toutefois, je n'oublie pas que je suis ici pour progresser. Et j'ai encore du travail. Actuellement, je ne suis nulle part. On pourrait même dire que je suis au niveau zéro…» Et pour gravir les échelons, Akram Afif compte aussi sur son entraîneur Bartolome Marquez.
«La D2 belge, c’est une nouvelle compétition. C’est plus musclé que ce que j’ai connu et je dois m’adapter. Je parle arabe et anglais, mais pas français, ni espagnol. Du coup, je ne comprends pas toujours les consignes du coach mais on se montre compréhensif avec moi. Cela me permet d’avancer et de grandir comme joueur.»