Dison: Jean-Michel Delaval va-t-il rester échevin ?
La question est dans l’air, en interne au PS, après une réunion de quartier où l’échevin Delaval s’est emporté verbalement contre une habitante de Renoupré.
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Publié le 27-04-2023 à 19h19 - Mis à jour le 27-04-2023 à 19h24
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"J e ne donnerai pas ma démission, même si je sais que les autres membres du collège demandent que je le fasse. Il n’en est pas question, c’est ma fierté et mon honneur qui sont en cause !", répète Jean-Michel Delaval, qui est échevin à Dison au sein d’un collège communal entièrement socialiste.
Mais la collégialité n’est plus de mise et Jean-Michel Delaval a été convoqué pour s’expliquer, ce mardi soir, devant le Bureau de l’USC (l’Union socialiste communale), a indiqué La Meuse.
La goutte qui a fait déborder le vase a jailli lors d’une réunion de quartier, qui s’est tenue le 18 avril, à l’école de Renoupré. Le collège communal y était au complet, avec la bourgmestre, les échevins et le président du CPAS, pour répondre aux questions des habitants. Les sujets habituels ont été évoqués, comme les suites des inondations, etc. Jusqu’à ce que le dossier de l’Espace 58 arrive dans la conversation, avec les nuisances occasionnées par certaines personnes qui fréquentent cette salle de spectacles et de fêtes: vacarme en rue, jusqu’à toutes les heures ; fêtards qui urinent dans la boîte aux lettres de voisins, etc.
Plusieurs personnes présentes nous confirment que l’échevin Delaval a paru prendre la défense du propriétaire de l’Espace 58 (ce qu’il ne nie pas), en disant que les habitants du quartier devaient être contents qu’il ait investi là ; que, sinon, il y aurait un chancre ; que ça irait mieux, qu’il y aura moins de nuisances quand ce sera une autre société événementielle qui s’en occupera, etc.
"Il a pris sa défense, au lieu de laisser les gens s’exprimer et entendre leurs plaintes", nous disent d’autres membres du collège communal. "J’ai toujours pris la défense des habitants", ajoute la bourgmestre, Véronique Bonni.
Alors que Jean-Michel Delaval avait déjà haussé le ton, jugé moralisateur, une dame a alors publiquement demandé s’il "avait des avantages pour ainsi prendre la défense" du proprio de l’Espace 58. Ce sont les termes qui nous ont été rapportés à diverses sources. L’échevin Delaval, lui, affirme avoir "clairement entendu cette dame demander si j’avais touché des enveloppes". Il l’a alors menacée de la traîner en justice. "La calomnie, la diffamation, ça dépend du pénal", abonde-t-il.
Choquée par la virulence du propos et du ton, une partie d’assistance s’est levée pour partir ( "Il criait très fort, je n’avais jamais vu ça", affirme une de la quarantaine d’habitants présents) mais l’échevine Stéphanie Willot l’a convaincue de rester, alors que Jean-Michel Delaval quittait la salle.
L’histoire n’en est pas restée là. Le Bureau de l’USC a demandé un compte-rendu au collège communal, qui le lui a adressé, signé par tous ses membres, hormis Jean-Michel Delaval. Celui-ci a été convoqué et a donné sa version au PS disonais. Si ses collègues se disent avoir été choqués par son comportement, lui, au contraire, se dit avoir été choqué par leur non-réaction lors de la réunion de quartier. "J’ai été accusé publiquement d’avoir été corrompu, mon honneur a été entaché… et ils ont tous laissé dire ! Ils m’ont jeté en pâture et c’est ça aussi qui a suscité ma réaction peut-être un peu trop vive envers cette dame", plaide-t-il.
En attendant, une réunion de tous les élus du PS a été convoquée pour ce jeudi soir. Jean-Michel Delaval ne le savait pas. "La réunion des élus était prévue pour le 8 mai, note-t-il. Ce jeudi, “ils” savaient que j’étais à l’étranger, pour le boulot. “Ils” ne respectent même pas le droit de me défendre."
Jean-Michel Delaval ayant déjà clamé qu’il ne ferait pas "un pas de côté" (en démissionnant), comme certains le souhaitent, la question d’une motion de méfiance à son encontre, pour l’évincer de son échevinat, était dans l’air. "Ce n’est plus possible, glissent des édiles disonais. Ses coups de gueule réguliers en collège, passe encore, ça reste entre nous. Mais ici, envers des habitants, c’est inadmissible !"
"Je sais qu’il y a un complot contre moi", souffle Jean-Michel Delaval, qui rappelle, à l’exemple de Verviers, que ce sont aux instances de l’USC (le comité) à se prononcer ; et que, répète-il à nouveau, "je ne démissionnerai pas !".