L’ex-policier doit répondre de nombreux viols
Le suspect qui se disait « le roi du cocktail » a avoué devant la cour d’appel qu’il avait drogué et filmé une vingtaine de jeunes femmes à leur insu.
Publié le 29-03-2022 à 18h11 - Mis à jour le 29-03-2022 à 01h51
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Le parquet a requis un total de près de dix ans de prison ferme et d’une mise à disposition du Tribunal d’Application des Peines de 5 ans à l’encontre d’Alan D, 44 ans, un ancien enquêteur à la police judiciaire spécialisé dans les faits de mœurs devenu expert psychologue qui est soupçonné d’avoir commis une multitude de viols et d’attentats à la pudeur alors que les victimes étaient sous l’emprise de la drogue du viol, le GHB. En instance, le prévenu a écopé de peines de neuf ans de prison ferme, dix mois de prison ferme, un mois de prison ferme et une amende de 800 euros devant le tribunal correctionnel de Liège. Pour la première fois, devant la cour d’appel, il a avoué avoir administré du GHB à ses conquêtes à leur insu.
Des victimes de la région d’Andrimont, de Liège, de Bruxelles, et de Wanze se sont manifestées. Il doit également répondre d’avoir détenu plus d’un millier de vidéos et d’innombrables images d’abus d’enfants et du cannabis."Je ne peux pas nier la découverte de ces fichiers sur mon ordinateur, c’est établi", a déclaré le prévenu. " J’ai appris la présence de ces fichiers et l’existence de ces fichiers sur le disque dur lorsque les enquêteurs m’en ont fait part. Il n’y a pas eu de recherche volontaire et déterminée de ma part, ni de conservation. Quel que soit le mal que j’ai pu occasionner, rien ne pourrait laisser penser que je suis attiré par de la pédopornographie et de la pédophilie."Jusque-là, le suspect niait avoir drogué les jeunes femmes pour en abuser sexuellement tout en les filmant à leur insu. Mais cette fois, devant les magistrats de la cour, il a admis avoir donné du GHB aux victimes.
Alan D. a démenti avoir administré cette substance pour violer les jeunes filles ou obtenir des faveurs qu’il n’aurait pas obtenues sans l’avoir administrée. Les jeunes femmes ont expliqué qu’après avoir bu une boisson servie par l’intéressé, elles ont été victimes d’une perte de connaissance. Elles se sont réveillées vaseuses, avec un sentiment de mal-être et des douleurs. Les faits ont duré pendant des années. C’est la plainte d’une compagne en 2019 qui a fait éclater l’affaire. Au domicile du suspect, les enquêteurs ont retrouvé des dizaines de cassettes enregistrées aux prénoms des dames avec des sous-titres évocateurs comme "drug" ou encore "fuck".
Le suspect a été incarcéré le 22 décembre 2020. Lors des précédentes audiences, le prévenu a complètement nié les faits mis à sa charge excepté le fait d’avoir filmé certaines jeunes femmes à leur insu. Il a démenti les avoir droguées et les avoir violées."Je reconnais et j’assume les actes que j’ai perpétrés. La substance c’est effectivement du GHB que j’ai obtenu il y a sept ans de cela. J’avais essayé du GHB lors d’une relation sexuelle avec une dame. L’idée de base était de faire la même chose."
Le prévenu a présenté son comportement d’une manière tout à fait particulière."Je me suis retrouvé à l’administrer la substance sans le demander. C’était pour obtenir une forme d’ivresse sans alcool. Mon objectif n’était pas de pouvoir obtenir de la part de ces personnes des actes et des situations que je n’aurais pas pu obtenir sans en administrer."
L’avocat du prévenu a plaidé l’acquittement pour certains faits et une peine de moins de cinq ans permettant d’accéder à un sursis probatoire. La cour rendra son arrêt en avril prochain.