Stephan Junker ou la passion de la chorale en famille

Jeune professeur de chant retraité, il n'a pas voulu mettre sa passion de côté. Il faut dire que l'art de la chorale a rythmé toute sa vie. Il a dirigé le chœur d'hommes de la Royale Malmédienne durant 21 ans et a aussi pris les commandes de l'Émulation, à Verviers, durant plusieurs années. Son talent, il l'a aussi enseigné à l'académie de Malmedy, au conservatoire de Verviers ou encore à Bruxelles. «Je suis à la retraite depuis un an mais mon métier me permet de rester actif, se réjouit-il. Je donne notamment des cours de chant aux futurs séminaristes de la Communauté de l'Emmanuel. C'est très épanouissant pour moi car ce sont des personnes très ouvertes, qui aiment chanter.»

Stephan Junker est aussi une personnalité bien connue au sein du diocèse de Liège. Voilà en effet 10 ans qu'il y est chef de chœur. «Je suis chantre, chaque dimanche et lors des offices importants. Cela représente une soixantaine de messes chaque année, partage-t-il. Je me charge aussi de l'animation des fidèles et je dirige un petit chœur amateur composé de bénévoles issus de l'assemblée. Nous sommes à peu près 25 et nous avons de très bons résultats tous ensemble.»

Mais, depuis un an et le début de la crise liée au coronavirus, il a dû s'adapter. Fini de se rassembler tous ensemble pour chanter. Alors, pour respecter la bulle sociale tout en proposant une chorale de haut vol aux fidèles, Stephan Junker s'est entouré de son épouse, Catherine, et de trois de ses filles, Madeleine, Marie et Élisabeth. «J'ai sept enfants et ils sont tous passionnés par le chant. Ma fille Sophie est d'ailleurs chanteuse d'opéra professionnelle. Je suis très content et fier de pouvoir chanter en famille. Mes trois filles qui m'accompagnent sont toutes chrétiennes également donc ça n'a pas été difficile de les convaincre de chanter avec moi. Elles ont chacune leur motivation.»

Chaque semaine, en famille, mais aussi depuis décembre avec deux ou trois autres chanteurs, Stephan Junker anime la partie chantée des offices religieux qui, eux aussi, sont soumis à des conditions très particulières. «Il n'y a que 15 fidèles à la cathédrale mais les messes sont retransmises en streaming sur la chaîne YouTube du doyenné. Cela permet à un maximum de fidèles de nous suivre. Parfois, 200 personnes visionnent la messe, parfois 500. Nous, chrétiens, nous sommes heureux de participer à la messe, quelles que soient les conditions. Les fidèles sont en souffrance de ne pas pouvoir se rendre aux offices, ils sont en demande d'une animation. À nous de remplir cette mission.»

Ce dimanche, pour Pâques, Stephan Junker chantera entouré de ses filles Marie et Élisabeth. Quatre autres personnes les accompagneront afin de proposer un office de la plus grande qualité. On sait en effet combien les célébrations pascales sont cruciales dans le cœur des croyants.