Nette opposition au projet de ferme à saumons à Baelen, mais le bourgmestre tempère
Cold Water a introduit une demande pour réaliser des forages tests en vue d’implanter une salmoniculture à Baelen. Le sujet crispe les citoyens.
Publié le 14-02-2023 à 18h00
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L’enquête publique s’est achevée ce mardi 14 février, elle vise à réaliser des forages tests dans le cadre du permis unique pour l’implantation d’une ferme à saumons dans l’East Belgium Park, sur la commune de Baelen. Mais malgré la date, ce n’est clairement pas le grand amour entre le porteur du projet, Cold Water, et les riverains.
Présenté dans L’Avenir en mai 2021 déjà, ce projet envisage la production de 1200 tonnes de saumon fumé par an. Le projet, qui flirte avec les 30 millions d’euros, a néanmoins suscité une levée de boucliers. À l’automne, 46 réclamations avaient été introduites au service environnement de la commune de Baelen. En décembre dernier, la Commune s’était d’ailleurs elle-même opposée à la demande de réaliser quatre puits de forage de 40 cm de large et 200 m de profondeur.
L’enquête qui vient de se clôturer a également suscité de vives contestations de la part des citoyens (via une pétition, relayée par la minorité Alternative au conseil communal) mais aussi de la part d’Écolo Ostbelgien, via la députée Anne Kelleter. Les critiques portent sur un dossier semblable à la première mouture, hormis le pompage d’eau qui passe de 150 à 100 m3 par heure… soit 2 400 litres par jour ! Trop selon les Verts qui craignent un appauvrissement des réserves souterraines et une érosion des nappes.
"Ce n’est pas le permis unique"
Maurice Fyon, bourgmestre de Baelen, confirme les "réactions, la pétition…", mais il nuance. "En lisant certaines interventions, les gens pensent qu’on est déjà à l’étape suivante. Ici, la demande porte sur l’autorisation d’une exploitation de forages tests, dont les résultats seront intégrés au permis unique. Celui-ci a été déposé, mais il est incomplet notamment par manque de ce type d’informations, de données. Lorsque le permis unique sera considéré comme complet, il y aura alors l’enquête publique pour l’implantation du projet. Au sein de la commune, nous n’avons pas des techniciens capables d’évaluer les conséquences, l’impact que peut avoir un tel projet sur les nappes phréatiques, sur l’environnement. Le dossier doit partir à la Région wallonne, qui elle a des personnes compétentes."
Le bourgmestre rappelle le refus initial de la commune. "L’an dernier, ils demandaient des forages permanents, sur 20 ans. Ici, c’est clairement limité dans le temps pour avoir des données. Si on veut pouvoir s’opposer au permis unique, on doit avoir les éléments nécessaires. Et ceci est un élément important, on doit savoir ce que donnent les résultats. Et j’insiste: cette demande de forage ne préjuge en rien de notre avis au moment de la demande de permis unique. On délivrera le permis ou non, sur avis du fonctionnaire technique et du fonctionnaire délégué. Après, on s’interroge évidemment sur la quantité d’eau prélevée, et sur la quantité à évacuer. On avait dit au demandeur de s’orienter vers la Société wallonne de distribution d’eau pour ne pas pomper dans la nappe, ils n’ont pas fait cette démarche et ça nous interpelle."
La Commune restera attentive à l’évolution du dossier. Elle demandera aussi de la cohérence. "Si on refuse les pompages ici, ou par après l’implantation, ce n’est pas pour l’autoriser quelques kilomètres plus loin", prévient le bourgmestre.