L’historien Thomas Lambiet livre cinquante réponses aux questions qu’on se pose sur Aubel
L’historien Thomas Lambiet sort ce vendredi un nouvel ouvrage consacré à Aubel, articulé autour de cinquante questions.
Publié le 28-04-2023 à 07h00
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En 1998, l’historien Thomas Lambiet consacrait un ouvrage à son village d’origine, Aubel, un pays dans l’histoire, de 1248 à 1998. Une bible pour les Aubelois, avec en couverture une célèbre photo du cœur du village, signée Hubert Grooteclaes (qui fut le voisin des Lambiet), évidemment.
En 2016, il reprenait la plume pour le 800e anniversaire de Saint-Jean-Sart, "raison pour laquelle ce nouvel ouvrage ne parle pas de Saint-Jean-Sart: on avait tout dit".
Et cette année, à l’occasion de l’inauguration du nouvel Espace Culture ce 28 avril, il présentera ses dernières lignes: Aubel, pages d’histoire, des origines au XXe siècle.
"J’ai choisi 50 questions sur Aubel, pour autant de chapitres. La première, c’est sur la naissance du village. Qui sont les gens ? Pourquoi s’y installer ? Si la 50e question est la bibliographie, la 49e parle des gens “D’Aubel mais pas Aubelois”. Car on peut être d’Aubel sans être Aubelois. Prenez Florent Van Aubel, champion du monde de hockey sur gazon, il vient à coup sûr, via ses ancêtres, d’Aubel. Il n’y a qu’un seul Aubel en Belgique (il y a deux Saint-Jean-Sart) et c’est un nom d’origine, comme les Deliège par exemple. Mais on retrouve aussi un mathématicien Van Aubel, qui a créé deux théorèmes. Le grand musicien français Henri d’Aubel (Henri Lebeau)… Ou les près de 1 200 familles liées à Aubel qui vivent dans les Vosges (il y avait un fort commerce entre les Vosges et le pays de Herve). Puis j’y relève des anecdotes, comme la maison du patronage, rue de Battice près de l’église. Au XIXe, l’Église essayait de combattre le libéralisme et le socialisme, elle a lancé les patros. C’est l’endroit où le patronage, qui a créé les deux sociétés de gymnastique d’Aubel, se retrouvait. Il faut savoir que l’Église possédait tout à Aubel: les écoles, la maison de repos, le CPAS… D’ailleurs, le clergé a fait construire cette cathédrale pour Aubel. Le village était extrêmement riche grâce à son marché, ses indépendants, ses agriculteurs…"
Quelques passages de l’ouvrage, introduit par les mots de Pierre-Yves Jeholet (comme d’autres, la Fédération Wallonie-Bruxelles subsidie en partie l’ouvrage, ce qui permet de contenir son prix à 15 €), suffisent à attiser la curiosité du lecteur, happé par d’innombrables "sujets jamais traités sur Aubel". "Et depuis que je l’ai terminé, j’ai encore eu d’autres idées… Peut-être pour une suite", sourit Thomas Lambiet, qui abordera 17 de ces 50 chapitres lors d’une conférence ce samedi 29 avril à l’Espace Culture d’Aubel, dès 14 h. "On vendra le livre à la sortie, et à ce prix, c’est donné."
La maison d’Antoine Ernst, premier ministre du plateau de Herve

Le livre de Thomas Lambiet est croustillant d’histoires et d’anecdotes. La photo de couverture, qui représente la place Antoine Ernst au XVIIe siècle (il n’y avait que cette place, à l’époque, et le marché – qui fêtera ses 400 ans en 2030 – s’y tenait jusqu’au XVIIIe où il s’installa plus bas) aurait pu être prise depuis l’une des fenêtres de la maison de naissance… d’Antoine Ernst. Un chapitre lui est dédié. "Antoine Ernst fut ministre de la Justice de 1834 à 1839, c’était le premier ministre du plateau de Herve, avant les Georges Gramme, Pierre-Yves Jeholet, Marie-Martine Schyns… Jean-Gérard, son frère, était sénateur. Ils sont nés dans la maison rouge, récemment restaurée, de la place Antoine Ernst, sur laquelle on retrouve l’ancienne enseigne de l’empereur Joseph II. Cette enseigne, c’est la photo de couverture de l’ouvrage Entre Vesdre et Meuse du XVe au XVIIIe siècle", s’amuse Thomas Lambiet.
Autre illustre personnage, Alphonse Willems, aïeul de Luc Willems. "Imprimeur-éditeur, il fonda le Journal d’Aubel et fut zouave pontifical de 1866 à 1868. Lorsque le futur roi d’Italie, alors roi du Piémont (NDLR: Victor-Emmanuel II) , décida de conquérir l’Italie (avec Garibaldi) contre l’État pontifical, des catholiques du monde entier partirent défendre le pape, qui s’est retiré au Vatican." L’Aubelois Alphonse Willems faisait partie de ce pan de l’histoire…