Traversée de Spa: la place Royale est finalement retirée du projet

Suite à l’enquête publique, le collège spadois a pris connaissance des remarques et a opéré plusieurs changements. La place Royale est notamment retirée du projet et sera étudiée plus tard.

L’enquête publique sur le réaménagement de la traversée de Spa avait suscité une large participation des citoyens. Lors du dernier conseil communal, le collège avait assuré qu’il tiendrait compte des multiples remarques formulées. Ce jeudi, celui-ci a fait part des améliorations apportées au projet initial, mené de concert avec le SPW (Service public de Wallonie), gestionnaire de la nationale.

"On constate au terme de ce processus que la place Royale a divisé, explique l’échevin des Travaux et de la Mobilité Nicolas Tefnin (MR) et bourgmestre faisant fonction (Sophie Delettre étant en mission à l’étranger pour l’UNESCO) . Il y en a qui saluaient plutôt les aménagements qui étaient proposés. Mais on doit reconnaître que dans une grande partie des remarques formulées la place Royale est mentionnée, même si tout le monde est d’accord sur le fait qu’une grande étendue de graviers n’est pas l’idéal pour une ville comme Spa." Pour rappel, l’installation d’un miroir d’eau était envisagée du côté de l’entrée du Parc de Sept Heures et du Pavillon de la Bobeline. "Le projet tel qu’on le proposait n’a pas convaincu l’ensemble de la population. On en a donc pris acte, annonce-t-il. On a décidé collégialement de retirer la place Royale du projet."

Ce retrait concerne également la desserte de la place qui permet aux automobilistes de rejoindre le Radisson ou la Tonnelerie. "Cela restera en l’état."

Pas question toutefois d’abandonner complètement la rénovation de cet espace central. "On va essayer d’envisager une approche plus verte et plus globale de cette place Royale. Pour ce faire, on va travailler selon trois axes, détaille Gilles Bruck, échevin de l’Environnement (MR). Le premier, c’est d’étudier la possibilité d’inclure cet espace dans le cadre de l’aménagement futur du Parc de Sept Heures, qui fait déjà l’objet d’études et d’un regard attentif et journalier de nos services."

Le Collège promet aussi de prendre en compte l’entrée historique du parc. "Cette remarque a été souvent évoquée dans les retours qui nous ont été envoyés. On veillera également à l’apport vert en aménageant des zones d’ombre, des zones fleuries et des espaces de convivialité", note Gilles Bruck.

Les commerçants entendus aussi

Une réunion s’était aussi tenue avec les commerçants et le secteur horeca. Plusieurs difficultés avaient été communiquées. "Le Collège s’est finalement positionné en faveur du maintien d’une desserte avenue Reine Astrid, afin de permettre l’arrêt et un dépose-minute pour les fonctions commerciales mais également sociales et domestiques", indique Charlotte Guyot-Stevens, échevine des Commerces (MR). Une zone de livraison supplémentaire y sera aussi prévue. De plus, les arrêts de bus en encoche, place du Monument et rue Royale seront maintenus, "pour garantir la fluidité du trafic et conserver deux zones de livraison." Le service de dynamisation commerciale épaulera également les commerçants dans les démarches visant à obtenir des indemnités en raison des travaux. "La priorité était de limiter la durée et l’impact de ces travaux." L’association des commerçants servira de relais dans le cadre de ce chantier.

 La desserte et les zones de livraison seront conservées avenue Reine Astrid.
La desserte et les zones de livraison seront conservées avenue Reine Astrid. ©EdA J.Wo.

Ces différents changements auront d’ailleurs un impact positif sur le timing des travaux estimé jusqu’ici puisqu’ils dureront moins longtemps. "On a également dû s’assurer que ces modifications tenaient la route auprès du SPW, avec qui nous avons de très bons contacts. Et celui-ci nous a soutenus, précise Nicolas Tefnin. Si le projet était trop modifié, on risquait d’obtenir un avis négatif et donc de perdre 2,5 millions de subsides." Ce qui serait pour le moins problématique.

 Le Collège a fait part de ces changements ce jeudi.
Le Collège a fait part de ces changements ce jeudi. ©EdA J.Wo.

De places de parking en plus, notamment près de la gare

Le nombre de places de stationnement sera augmenté en comparaison à la situation actuelle.

La question du parking et de la suppression de places figurait également au sein des préoccupations des habitants et des commerçants spadois. Le Collège a donc également revu sa copie sur le sujet, en plus de la conservation des deux dessertes. "Nous avons pris la décision d’augmenter fortement le nombre de places à rotation rapide, c’est-à-dire des places de 30 minutes autorisées, en plus des places en zone bleue", déclare Alda Greoli, présidente du CPAS, en charge également des personnes à mobilité réduites et des aînés (Osons Spa). Ce système, qui pourrait par exemple être instauré place Verte, est déjà présent rue des Écomines. "Et cela fonctionne bien", lance Nicolas Tefnin. Yoann Frédéric (SPA) a aussi tenu à rappeler l’intention du Collège de conserver un parking gratuit. "Dans un hypercentre étriqué comme Spa, c’est une gageure mais on va continuer ainsi."

 L’espace près de la gare sera aménagé rapidement.
L’espace près de la gare sera aménagé rapidement. ©EdA J.Wo.

Il a aussi été décidé de renforcer fortement l’attractivité des parkings de délestages. "Pour ce faire, nous allons rapidement aménager le parking de la gare. À la gare, les gens pensent qu’il n’y a un parking que devant celle-ci et ne voient pas qu’il y a un énorme parking à l’arrière. Celui-ci va être aménagé, signalé et, dans le cadre d’initiatives de soutien aux commerçants, nous allons également étudier la possibilité de navettes voire de mobilité originale entre les parkings de délestage et le centre-ville. Plusieurs d’entre nous ont déjà eu des idées un peu originales", confie Alda Greoli. Un test de navette entre la gare et le centre avait déjà été réalisé en 2019 et s’était avéré peu concluant à l’époque. "Le parking ici sera aménagé et signalé. Cela donnera plus envie d’y aller", estime l’échevine Charlotte Guyot-Stevens. "Cela fait aussi partie des discussions que l’on a eues avec les commerçants et qui nous demandaient pourquoi on ne mettait pas en place des navettes, complète Nicolas Tefnin. On a accepté de réétudier cette possibilité de manière concrète et sérieuse."

Dans le futur, un nouveau parking sera également créé à l’emplacement de l’ancienne maison de repos rue Hanster, dans le cadre des travaux de reconstruction du CPAS. "Cela permettra là aussi d’avoir des places de parking supplémentaire, ajoute Alda Greoli. Contrairement à ce qui était supposé, envisagé, au terme des travaux, il y aura à Spa beaucoup plus de places de parkings qu’il n’y en a actuellement, avec une attention particulière aux personnes à mobilité réduite." On parle ici de plusieurs centaines de places de parking supplémentaires.

Le groupe Alternative-Plus "soulagé"

Face à ces modifications du projet, le groupe d’opposition Alternative-Plus se dit globalement soulagé. "Notamment pour l’abandon, pour le moment, de la place Royale, note Arnaud Fagard. C’était très mauvais comme aménagement." En ce qui concerne les solutions de parking au CPAS et à la gare, "ce sont des idées que nous avions déjà proposées il y a quelques années. Nous sommes donc plutôt soulagés mais quelle perte de temps et d’argent, puisque de nouvelles études vont devoir être faites, entre autres pour la place Royale. Nous avions déjà proposé des aménagements provisoires au niveau de celle-ci afin d’être plus accessible aux PMR et aux parents avec poussette." Alternative-Plus regrette aussi que l’enquête publique n’ait duré que 2 semaines, contre 4 pour le projet avenue Amédée Hesse, "un axe pourtant moins important".

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