Objectif « 20 km de Bruxelles » pour le Verviétois Eric Derouaux et sa team, malgré le handicap
Suite à un accident, Eric Derouaux a mis du temps à remarcher. Aujourd’hui, grâce à sa force de caractère, au soutien de ses amis et à ses attelles, il court à nouveau. Et il compte bien boucler les 20 km de Bruxelles, en mai.
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Publié le 30-01-2023 à 17h30 - Mis à jour le 30-01-2023 à 18h10
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"C haque jour mérite son objectif", c’est la devise qui accompagne le Verviétois Eric Derouaux depuis plusieurs années maintenant. C’est également le mantra qui relie les membres de la team Rico, son équipe, composée d’amis proches et de connaissances, et prête à le suivre dans ses défis les plus fous. Que bien peu de gens auraient pu prédire.
Car Eric Derouaux a traversé de sacrées épreuves. En 2014, alors qu’il a 21 ans et qu’il est en vacances avec des amis à la mer, un accident survient. "J’étais militaire à ce moment-là. Anciens gymnastes, avec un ami, on fait quelques sauts. Un peu plus tard, j’en refais un, mais je ne vérifie pas ce qu’il y a derrière. Je ne retombe pas sur le sable mais sur du béton, raconte celui-ci. Avec l’armée et la marche, mes jambes avaient déjà des microfractures. Tout a lâché quand je me suis réceptionné."
Il a alors les deux tibias et les deux péronés cassés, ainsi que du cartilage abîmé. Après plusieurs opérations, de l’infection fait son apparition. "On a parlé d’amputation pour la jambe gauche. Finalement, le CHU a réussi à soigner l’infection." Mais la mobilité est encore compliquée. De l’arthrose s’est immiscée dans ses chevilles. "Les médecins me disaient qu’il allait falloir que je m’habitue, que je voie ma vie différemment… Pour moi, j’étais toujours en récupération. Je n’avais pas renoncé à l’armée et je ne voyais pas de raison d’abandonner", confie Eric Derouaux. Lui qui avait pour objectif de retrouver 100% de sa mobilité a fini par se faire une raison. "Le handicap que j’ai n’en est pas un pour moi. Ce n’est pas lourd. Je dois juste me décoincer le matin ou lorsque je suis assis trop longtemps. Mais je ne suis pas en chaise. Je n’ai pas une jambe coupée. Sachant que c’est une erreur personnelle, je ne peux pas en vouloir à la médecine."

Un pas après l’autre
Après un long séjour à l’hôpital, il lui faut une année pour récupérer musculairement. "J’ai fait pas mal de salle et de la kiné trois fois par semaine. Me sentir mieux physiquement m’a permis d’aller marcher tout seul. J’allais sur la Ligne 38 jusqu’au 1er banc. Puis au fur et mesure, j’arrivais à atteindre le banc suivant." Jusqu’à parcourir 5 km à pied. "Des amis m’ont dit que si je me fixais un objectif, ils le feraient avec moi", poursuit le Verviétois. Et c’est ainsi qu’est née la team Rico. "Notre 1er objectif fut les 10 km sur la Ligne 38." En 2023, c’est aux 20 km de Bruxelles que la bande a prévu de s’attaquer. En courant. "Au début, on était 20, principalement des amis. Lors de la sortie à La Gileppe ce week-end, de 15 km, nous étions 60. Il y avait de gens que je connais de vue, des parents qui venaient faire une partie du parcours en marchant… Cela motive énormément."
Tel un kangourou
Sportif né (il a pratiqué la gymnastique et les sports de combat), Eric Derouaux a pris conscience de l’importance de la course dans sa préparation. "Je n’arrivais pas à retrouver une vraie discipline d’entraînement. Il fallait que je trouve une solution pour courir mécaniquement puisque médicalement, ce n’était pas possible." La société Tecfit à Trooz s’est montrée intéressée par son projet et lui a fourni des “ kangaroo shoes ”. "Cela existait déjà. L’avantage, c’est que ces chaussures pouvaient être inclinées par rapport à ma jambe."
Un système qui a d’ailleurs été validé par le centre de revalidation Peltzer où il est suivi depuis le début. "Sans ces chaussures, je cours sur la pointe des pieds et je ne peux plus marcher le lendemain. Avec, je n’ai aucune douleur." Ce qui a été confirmé lors des 15 km à La Gileppe. "Mais les attelles sont lourdes et congestionnent plus vite les cuisses. Je ne suis donc pas encore tout à fait prêt pour les 20 km de Bruxelles", note celui qui travaille chez Verviers Freins, à Beaufays.
D’ici le 28 mai, Eric Derouaux va mettre les bouchées doubles en vue de franchir la ligne d’arrivée. Mais aussi de transmettre un message: celui du dépassement de soi.
Facebook: « La team Rico et ses objectifs »