Une liste Alternative sur les rails pour 2024
Lors des prochaines élections communales d’octobre 2024, une liste Alternative va être mise sur les rails.
Publié le 20-01-2023 à 17h00
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La démission surprise de Michael Henen du conseil communal, et du CPAS, dont il sera pris acte ce prochain jeudi 26 janvier, et de l’Action fouronnaise, dont il était le vice-président, n’avait pas comme seules raisons les critiques émises à son endroit pour la direction du groupe des cuivres de la société flamande de tir de Fouron-Saint-Martin, ou à l’encontre de Défi, le parti dont il fait toujours partie ( hetvoerensalternatief.be), il se présente comme l’un des six formateurs d’une potentielle troisième liste électorale en vue des élections communales du 13 octobre 2024! Et cette initiative risque de créer de (gros) remous au sein de la majorité Voerbelangen également: un autre de ses fondateurs n’est rien moins que Rik Tomsin, actuel président de l’assemblée communale, et conseiller du CPAS.
Volontaire au sein du corps des pompiers fouronnais, responsable des technologies de l’information et de la communication, de la sécurité et de la gestion des bâtiments au sein des Écoles provinciales des Fourons, il affirme avoir "voulu, pendant de nombreuses années, contribuer de manière optimale à améliorer les Fourons. Cependant, depuis pas mal de temps, je me suis heurté aux limites de cette ambition". La réflexion reflète peut-être des tensions au sein du groupe majoritaire, nées de la manière dont Huub Broers a transmis l’écharpe mayorale au successeur qu’il s’est choisi, Joris Gaens, en janvier 2020.
"La gouvernance se doit d’être autrement et mieux menée: il ne peut plus y avoir de barrière entre les citoyens et les décisions politiques", pose-t-il. Va-t-il dès lors suivre l’exemple de Michael Henen ou démissionnera-t-il, de son plein gré ou contraint et forcé, à la fois du conseil communal, du CPAS et de Voerbelangen? S’il devait rester en place, la gestion du CPAS, où la liste flamande ne dispose que d’un siège de plus que la liste francophone, risquerait de devenir plus délicate…
Seul francophone
Le désormais ex-conseiller R@L (Respect Avenir Libertés) est le seul francophone parmi les six fondateurs de l’Alternative fouronnaise.
Trois d’entre eux représentent le secteur touristique: Paul Princen, qui gère avec son épouse un hôtel-restaurant à Fouron-le-Comte; Guy Born, président depuis 2014 de Toerisme Voerstreek (dont Princen est administrateur) à la tête également d’un hôtel à Fouron-le-Comte ; et le Néerlandais Fred Banens, jadis proche de l’ancien bourgmestre, Huub Broers. Exploitant de chambres d’hôtes à Fouron-Saint-Martin, il avait, lors de la première mandature de ce dernier, forcé son voisin et menuisier francophone, Éric Colin, qui avait installé son atelier dans la ferme familiale, à déménager son entreprise. Le dernier participant à l’entreprise, Manoël Hariot, se présente comme consultant indépendant en informatique.
«Une autre voie»
Les protagonistes de cette initiative affichent leur ambition de pratiquer une démarche participative. "Pour impliquer autant que possible les Fouronnais dans l’évolution et l’exercice de la gestion politique dans leur commune", affirment-ils. Et donc "avoir son mot à dire concernant les Fourons mais aussi son propre village".
Seront-ils en lice, le 13 octobre 2024 ? "Si trop peu de citoyens fouronnais sont prêts à prendre leurs responsabilités pour un changement dans la gestion communale, nous ne nous présenterons pas en octobre 2024", annoncent-ils.
Si, par contre, ils devaient présenter une liste, elle serait bilingue, "d’abord fouronnais(e), certes dans une commune de Flandre régie par la législation à laquelle nous comptons nous tenir". Ni wallonne, ni flamande, mais ouverte à "tout citoyen qui souhaite s’impliquer dans notre mode de pensée (qui sera) évidemment le bienvenu et se sentira comme chez lui au sein de notre mouvement". Pareille déclaration s’inscrit-elle bien dans la ligne politique de Défi, dont Michael Henen n’a pas démissionné ? Un problème de cohérence risque de se poser sous peu pour lui.
"En soixante ans de scrutins, les Fouronnais n’ont jamais eu d’alternative dans l’isoloir : la tradition veut que les Néerlandophones votent pour un parti néerlandophone et vice-versa pour les Francophones" expliquent-ils encore. L’analyse historique manque de précision : en 1982, une liste "Fourons Progressiste-Progressief Voeren" s’était présentée, mais n’avait pas obtenu d’élu. En 1994, un candidat d’extrême droite s’était aussi présenté, mais n’avait (heureusement) pas été élu lui non plus.