Active depuis 100 ans, l’ASBL verviétoise LMS Rainette (ex-Maison Syndicale)
C’était en 1923: la Maison Syndicale naissait à Verviers. 100 ans plus tard, elle existe toujours sous le nom de Rainette ASBL, affaiblie matériellement par les inondations mais renforcée dans ses missions !
Publié le 12-01-2023 à 08h00
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L’association fête son centenaire en cette année 2023. Quel regard portez-vous sur ce long chemin parcouru ?
Pierre Pinon, membre: Déjà, pour ceux à qui le terme Maison Syndicale ne dit rien, ils doivent se rappeler plutôt du nom Maison du Peuple qui était plus communément utilisé lorsqu’elle est née rue du Gymnase à Verviers (lire historique ci-contre). L’association a connu une belle évolution, en se collant au fil des années et de l’évolution de la société et des événements, aux besoins des Verviétois. Elle a traversé beaucoup de moments, je pense à la guerre 40-45 notamment. Et plus récemment aux inondations qui ont ravagé la ville et le siège de l’ASBL, situé rue des Raines, endroit qui n’a pas été épargné.
Hier, sa mission était de regrouper les ouvriers des usines textiles. Aujourd’hui, quelle est-elle ?
Simone Maréchal, administratrice : L’ASBL vient de connaître un tout nouveau souffle suite au sinistre qui a frappé Verviers (et la région) en été 2021. Très vite, on était au cœur des événements. Nos bureaux, notre salle de rencontre, tout a été ravagé. Il a été naturel d’être aux côtés des sinistrés. Plusieurs actions se sont alors mises en place devant l’ASBL où nous avons proposé du café, de la nourriture, des vêtements, des colis alimentaires, d’hygiène, de nettoyage, des meubles, pour ceux qui étaient dans le besoin. On est descendus dans la rue avec les gens, on s’est mobilisé sur le terrain. Finalement, on a retrouvé aussi la vocation du début, celle du rassemblement. Aujourd’hui, on continue à aider les habitants du quartier, à organiser toutes sortes de choses pour apporter de la joie: la Saint-Nicolas, Noël, Pâques.
Pierre Pinon: On a même distribué des fleurs et des parfums pour ceux qui n’avaient pas la possibilité de célébrer la Saint-Valentin. Nous avons aussi aidé les écoles en donnant du matériel scolaire, des mallettes aux enfants du quartier ou en versant différents dons pour permettre des classes de mer par exemple (à l’école de la Sagesse à Ensival). Ce sont toutes sortes d’aides qu’on apporte dès qu’on reçoit des dons matériels ou financiers. On offre aussi notre soutien financier aux jeunes qui veulent se lancer. Dernièrement, on a donné un coup de pouce à une fleuriste qui voulait créer son entreprise.
Une période particulière que cet été 2021 qui vous a poussé à donner une nouvelle identité à l’association…
Simone Maréchal : étant très présents sur le terrain, beaucoup nous questionnaient sur le nom « Maison Syndicale ». Certains croyaient que cela avait un rapport avec les syndicats. Or, un syndicat, c’est une association de plusieurs personnes qui veulent défendre les mêmes intérêts.
Pierre Pinon : Face à cette confusion, on s’est dit avec la présidente et plus ancienne membre de l’ASBL (Arlette Blochouse – lire ci-contre) qu’on allait rebaptiser l’association. Le nom de Rainette nous est venu à l’esprit. Simplement parce que la rue des Raines, autrefois, était un champ avec plein de grenouilles rainettes. On a conservé LMS devant pour La Maison Syndicale. C’est une sorte de nouveau départ depuis le sinistre. Un nom peut-être plus accessible.
Aujourd’hui, cette ASBL, combien de membres compte-t-elle ?
Pierre Pinon : Nous sommes sept membres au total. Au fil des années malheureusement, les plus anciens ont disparu et on a toujours un peu de mal à trouver de nouveaux membres.
Votre siège (rue des Raines donc) est toujours inopérationnel. Quand peut-on espérer le voir revivre ? Et sous quelle forme ?
Simone Maréchal: les travaux sont toujours en cours. On espère qu’ils seront terminés pour fin mars début avril. On se reconstruit doucement. Cela deviendra et restera un lieu de partage et découverte pour tous, quelles soient les origines de chacun. On a aussi d’autres projets qui sont de mettre à disposition la salle pour permettre aux Verviétois de se faire connaître à travers un art, un projet. On sera aussi toujours là à la disposition des personnes pour remplir ou lire différents papiers. L’aide de ce type est la bienvenue dans un quartier très pauvre comme celui-ci. Au-delà, cela restera un lieu de rencontre où chacun peut déposer son ressenti, sa souffrance, ses joies, partager ce qu’on ressent. Cela fait toujours du bien d’avoir un endroit où on sait qu’on va pouvoir être écouté. Je suis moi-même rentrée comme administratrice de l’association en lui louant un appartement à un coût plus que raisonnable – une autre des missions de l’ASBL -. Tout comme Pierre qui en est membre maintenant. Et aujourd’hui, nous sommes tombés amoureux des causes qu’elle défend !