Une trace de main sur la fesse de son petit garçon : que se passe-t-il à la crèche Pommes d’Happy à Aubel ?
Découvrant une trace de main sur son enfant, une maman dépose plainte. Depuis, les témoignages s’enchaînent. L’ONE ferme la structure.
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Publié le 21-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 21-12-2022 à 07h40
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Que s’est-il passé à la crèche privée Pommes d’Happy à Aubel ? Dans le courant du mois de novembre, une maman aurait retrouvé son petit garçon de deux ans avec une trace de main sur le corps et particulièrement la fesse, la laissant penser à des violences réalisées à son encontre dans ce milieu d’accueil de la rue Tisman. Ni une ni deux, elle dépose alors une plainte pour violence sur mineur et la justice est alertée de la situation. Si l’enquête est toujours en cours, l’ONE, à travers son comité subrégional de Liège, a pris la décision – un mois plus tard – "et sur base des éléments fournis et de la prise de pouls de tous, parents et pouvoir organisateur" – de fermer la crèche ce mardi et ce, pour une durée indéterminée.
D’autres témoignages en cascade
L’Office de la naissance et de l’enfance indiquant par ailleurs que, dans la foulée du dépôt de cette plainte, de nombreux autres témoignages sont venus "remettre en cause la qualité de l’accueil". Il serait question notamment d’autres récits de parents dont les enfants auraient été victimes de violences physiques et aussi de stagiaires en puériculture qui auraient assisté à des scènes de violences psychologiques et/ou subi divers harcèlements. Différents témoignages, une quinzaine, s’étalant sur les cinq dernières années et dont l’ONE affirme ne pas avoir eu connaissance malgré des contrôles réguliers obligatoires. "On s’est évidemment bien assuré qu’il ne s’agissait pas d’une cabale à l’encontre de la structure avant de prendre la décision de fermer."
Quarante familles inquiètes et sans solution
Prévenues de cette fermeture ce lundi par la direction, une quarantaine de familles se retrouvent aujourd’hui sans structure d’accueil pour leur(s) enfant(s) sachant que les places se font de plus en plus rares en Belgique et dans la région. "L’ONE ne nous avait pas prévenus officiellement de la fermeture avant ce mardi soir. Si la directrice ne le fait pas lundi, on n’est au courant de rien", regrette un papa qui affirme, lui, n’avoir rencontré aucun problème avec la crèche.
Directrice écartée, puéricultrice accusée
Si la directrice a été écartée, c’est une des puéricultrices qui est directement accusée de la maltraitance physique en question sur le garçonnet. "On parle bien de deux problématiques: des maltraitances envers les enfants et du harcèlement au sein du personnel", ajoute le mayeur Freddy Lejeune qui évoque une "omerta de plusieurs années, de jeunes qui n’auraient pas osé parler". Ce dernier ayant par ailleurs été alerté par la maman de la victime via courrier avec photo de la trace de main pour corroborer ses propos. Une situation que le bourgmestre affirme tenir à l’œil depuis, même s’il ne s’agit pas d’une crèche communale.
La justice devra faire la lumière sur cette affaire et déterminer les responsabilités de chacun. En attendant, l’ONE affirme chercher du personnel pour pouvoir rouvrir "le plus tôt possible". Une solution transitoire avant de trouver un potentiel repreneur. "Ce ne sera en tout cas pas avant la première semaine de janvier" que des pistes de garde pourront être proposées aux parents.