Theux envisage de plus taxer les gîtes
Philippe Boury a interpellé le collège sur la prolifération des gîtes. Une taxation plus élevée est à la réflexion.
Publié le 27-04-2022 à 18h00
Mardi soir, le conseiller IFR et ancien bourgmestre Philippe Boury a sensibilisé le collège à la problématique de l’explosion du nombre de gîtes dans la région. " Cela entraîne trois problèmes majeurs. Le premier, c’est une diminution drastique de la population , détaille-t-il. Le deuxième, c’est qu’on se retrouve avec une concurrence déloyale par rapport à l’horeca theutois. Enfin, le troisième, c’est qu’il n’y a plus, à Theux, où les prix sont déjà importants, de logements accessibles pour les jeunes. Une maison en campagne est aujourd’hui impossible à acquérir pour ces derniers".
Pour le conseiller, il n’y a qu’une seule option: opérer une hausse conséquente de la fiscalité sur ces hébergements. "S’il est d’accord, le collège a-t-il déjà des pistes envisagées? On ne peut plus laisser une spéculation permanente sur nos campagnes. " L’échevine Christiane Orban a aussi rappelé les nuisances que ces gîtes engendrent au niveau du voisinage.
"C’est une problématique qui n’existe pas que chez nous , note Pierre Lemarchand, le bourgmestre (IFR). Avec les bourgmestres voisins, on s’est rendu compte que dans une commune proche de Theux, en une législature, il y a 60 gîtes supplémentaires, en plus des 180 existants. Cela prend des proportions inacceptables. Il y a aussi un vide juridique par rapport au changement d’affectation des biens. C’est en discussion à la Région. Pour le moment, il y a une taxation sur les nuitées. Pourrait-on envisager autre chose? On en a déjà discuté avec l’échevin des Finances.La réflexion doit avoir lieu. Il faut aussi savoir qu’avec des sites comme Airbnb la comptabilisation des gîtes n’est pas simple. On doit chercher à droite et à gauche. Revoir la taxation serait une bonne chose. Pour le moment, il y a une taxation fiscale qui est discussion mais cela ne dépend pas de la Commune".
Le conseiller et député wallon André Frédéric (PS + ) a confirmé qu’il y avait, au niveau régional, une volonté d’imposer un cadre légal. "Pour la fiscalité, il faudrait pouvoir moduler en fonction de l’importance du gîte. Ce sont surtout les grands qui posent problème.
Une impression confirmée par les chiffres
L’échevin des Finances, Alexandre Lodez (IFR) a attesté cette augmentation d’hébergements touristiques, dopée par la pandémie. "On avait choisi à l’époque de diminuer la taxe sur la nuitée de 0,25 €, soit 0,75 €. Si nous l’avions maintenue à 1 €, on aurait dû avoir 20000 € de recettes. En appliquant les trois quarts, nous avons eu 28000 € de recettes. En une année, particulière on le sait, on a bien connu une explosion."
À Theux, les propriétaires de gîtes peuvent soit de payer au nombre de lits (120 € par lit), soit de déclarer les nuitées (1 € en 2022). "On pourrait monter à 180 €. La Région recommande d’aller à maximum 1,30 € pour les nuitées" . Un calcul a été fait avec le bourgmestre et le directeur financier pour déterminer les recettes à l’impôt sur les personnes physiques perdues, puisque ces logements ne sont plus occupés par des Theutois. "Elle se situerait à 40000 €" . Alexandre Lodez a aussi attiré l’attention sur la modification du code du tourisme, à la Région, et qui concerne la labellisation des différents lieux. "Les hôtels sont extrêmement contrôlés. Les gîtes, non.Certains gîtes sont labellisés, d’autres pas. Puis Airbnb est passé par là. Va-t-on encore labelliser demain?"
Philippe Boury estime, pour sa part, qu’il faut imaginer "une fiscalité autre" . "Que ce soit sur la base sur les résidences secondaires, sur le précompte immobilier… Il faut être imaginatif. La nuitée touchera l’horeca également" . Le collège va donc s’y pencher.