Cour d’assises de Namur: le jury délibère sur la culpabilité des accusés
Le jury de la cour d’assises de Namur s’est retiré lundi peu avant 14h30 pour délibérer sur la culpabilité de Michaël Brohé et Stéphanie Schlamp dans le cadre de leur procès qui a débuté lundi dernier.
Publié le 16-03-2020 à 15h11
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L’homme de 37 ans et son épouse de 29 ans sont accusés d’assassinat sur leur voisin de 33 ans, Robert Robert, et de tentative d’assassinat sur la compagne de ce dernier, Prescillia Greuse, la nuit du 13 au 14 novembre 2017 à Gourdinne (Walcourt).
Après avoir entendu les plaidoiries des avocats de la défense lundi matin ainsi que les répliques, les jurés devront se prononcer sur la culpabilité des accusés. Ils devront déterminer dans un premier temps si les accusés sont coupables de meurtre et s’ils ont agi avec préméditation se rendant ainsi coupables d’un assassinat.
Alors que les avocats des parties civiles ont imploré les jurés de retenir la préméditation, les conseils de la défense la réfutent, s’accordant seulement sur le meurtre.
Pour ces derniers, Michaël Brohé et Stéphanie Schlamp ne sont pas les assassins «froids et méthodiques» comme la partie adverse tente de le faire passer. D’après Me Fery, avocate de Michaël Brohé, les accusés ont appelé les secours la nuit du drame et ont donné un téléphone à Prescillia Schlamp, agonisante, pour lui permettre d’appeler sa cousine. Ce qu’ils n’auraient pas fait s’il s’agissait d’un acte prémédité.
Quant à la tentative de nettoyage de la scène de crime, la précipitation dans lequel il a été effectué montre que le projet criminel n’a pas été mûri. Les avocats des parties civiles ajoutent que tout ce qui a été dit par les accusés durant le procès n’est pas que mensonge. «Peut-être que Monsieur Brohé ne dit pas tout.
Il bafouille, il cafouille et il est peu clair mais quelle difficulté de devoir s’expliquer devant une cour d’assises, a commenté son conseil, Me Van Malleghem. En tout cas, il assume la gravité de ses actes!»
Lui et Me Gras, avocat de l’accusée, ont remercié les jurés qui, malgré l’épidémie de coronavirus, ont accepté d’être présents. Ce qui montre selon eux l’importance d’une cour d’assises et de l’oralité des débats. «On vit actuellement des moments inédits où chacun en vient à suspecter son voisin de transmettre le virus. Chapeau et félicitations d’être là», a lancé Me Van Malleghem, assurant que ce n’était pas un moyen de s’attirer leur sympathie.
Certaines mesures ont en effet été mises en place comme une distance d’un mètre entre les avocats, les jurés, les accusés, les magistrats de la cour et les personnes du public. L’accusé porte un masque car un détenu est malade dans la prison où il est incarcéré. «Il s’agit là d’une simple mesure de précaution», selon la présidente. Les arguments de la défense et l’article complet sont à lire dans L’Avenir de ce 17/03/2020.