Un ancien échevin de Viroinval poursuivi pour harcèlement et attouchement

Élu aux communales de 2018, Franz Masson aurait commis des faits délictueux sur la tenancière d’un café, qui a mis fin à ses jours le 3 novembre 2018. Il conteste.

S.M.
 La tenancière avait ouvert le Mousty quelques mois avant de mettre fin à ses jours.
La tenancière avait ouvert le Mousty quelques mois avant de mettre fin à ses jours.

L’ancien premier échevin de Viroinval, Franz Masson, a comparu devant le tribunal correctionnel de Dinant ce mardi. L’homme est poursuivi pour avoir harcelé, et commis un acte sexuel non consenti, sur la tenancière d’un café de Nismes, entre le 16 février et le 2 novembre 2018.

Une enquête avait été ouverte à son encontre après le suicide de la victime, survenu le 3 novembre 2018. C’est son compagnon qui avait déposé plainte contre l’échevin, assurant que la victime lui avait fait des confidences quelques jours avant sa mort.

Le principal intéressé aurait utilisé sa position politique pour mettre la pression sur cette jeune femme, alors âgée de 24 ans. En résumé: si elle l’ouvrait, il faisait fermer son commerce. À cette époque, Franz Masson venait tout juste d’être élu. Un mois plus tard, il allait devenir Premier échevin de la Commune.

Chaque lundi, l’homme venait prendre un verre avec des amis dans cet établissement. Et chaque lundi, c’était la même rengaine, selon la partie civile. “Il y a eu des blagues, puis des mains aux fesses et des réflexions de plus en plus précises. Elle était prise au piège. Elle devait par exemple monter sur quelque chose pour atteindre les chips qui étaient en hauteur. On jouait avec ça et on la reluquait. Une autre fois, elle lui a dit qu’elle serait fermée jeudi. Ce à quoi il a répondu que toutes les femmes sont ouvertes. C’est la répétition des faits qui fonde le harcèlement”, précise le conseil de la partie civile Me Leboutte. Franz Masson aurait aussi plaqué la jeune femme contre un mur pour la toucher. Ce qu’il conteste.

”Je venais d’être élu, ça dérangeait”

Le principal intéressé reconnaît bien avoir tenu des blagues grivoises. Mais la victime n’était pas ciblée précisément. “On était au comptoir, entre copains, on parlait fort. Le but était de faire rire, pas de blesser.”

Les attouchements, l’homme les conteste. Tout comme le fait d’avoir suivi plusieurs fois la tenancière aux toilettes. “La seule fois ou je l’ai suivie, c’était pour amener une caisse avec de la décoration pour Halloween.”

L’ex-échevin dit ne pas comprendre ces accusations, en ce compris celles de la tenancière. Devant le tribunal, il évoque même un possible complot politique. “Je venais d’être élu. Je n’avais jamais fait de politique avant et cela a gêné beaucoup de monde. Grâce à moi, une coalition a pu avoir lieu et la majorité en place depuis 24 ans a pu être renversée.”

Pour la défense, Me Masset plaide l’acquittement et rappelle qu’aucun lien n’a été établi entre son client et le suicide de la victime. “Regarder la jupe de cette dame quand elle prenait des chips, c’était certes un comportement incommodant mais pas du harcèlement.”

Pour le reste, le pénaliste estime qu’aucun comportement répété qui aurait pu porter atteinte à la victime n’a été prouvé. Jugement le 3 octobre.

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