"Cow-boys du volant "à Thuin: l’accrochage a donné lieu à une bagarre, Frédéric et… Frédéric se rejettent la responsabilité
L’un plaide son acquittement, l’autre invoque l’état de légitime défense. Le parquet a tranché.
- Publié le 30-03-2023 à 19h18
- Mis à jour le 30-03-2023 à 19h19
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C’est un constat amer qui a été tiré, jeudi matin, par le parquet de Charleroi. Malheureusement, de plus en plus de dossiers de coups et blessures à la suite d’un accident de circulation arrivent sur les bureaux de la justice. Les "cow-boys" du volant, dixit la substitute Pied, semblent être nombreux sur nos routes. Le 16 octobre 2020, à Thuin, deux d’entre eux se sont affrontés.
Un appel au 112 et un délit de fuite
Ce jour-là, alors qu’il regagne tranquillement son domicile, Frédéric tombe sur une Opel Corsa qui zigzague et déborde sur le côté de la route à plusieurs reprises. Pour éviter tout accident, Frédéric décide alors de dépasser ce véhicule par la gauche. Un accrochage entre les deux voitures survient. Et c’est à ce moment-là que les versions des deux conducteurs divergent.
Frédéric, qui fait appel au 112, affirme qu’il a tenté de retenir sur les lieux de l’accident l’autre conducteur puisqu’il tentait de fuir. Une lutte au sol aurait opposé les deux hommes, avant que Frédéric ne reçoive des coups de pied. Le second conducteur (qui partage le même prénom) aurait finalement quitté les lieux avec son véhicule en faisant mine d’écraser Frédéric, contraint de se jeter sur le côté pour éviter la voiture.
Dans l’autre camp, on affirme que les rôles sont inversés. C’est bien Frédéric qui est l’auteur de l’agression et d’un coup de poing dans l’œil. Le conducteur, finalement interpellé trois jours après les faits par la police, jure avoir pris peur et avoir donc pris la fuite.
En état d’ivresse ?
Compte tenu des deux versions contradictoires, le parquet a été contraint de trier le tout et de dégager ce qui semble être la vérité judiciaire. La version du premier Frédéric l’emporte, tandis que le comportement particulier du fuyard pose question. "Pourquoi tente-t-il de partir alors qu’il dit qu’il a peur, car il est agressé. Il aurait pu s’enfermer dans la voiture et attendre la police. Mais non, je comprends qu’il a voulu prendre la fuite puisqu’il était ivre et qu’il a provoqué un accident. Ce comportement pose problème. Même si l’autre prévenu lui a porté un coup de poing, il a fait appel à la police et voulait régler la situation", estime la substitute Pied qui n’oublie pas de préciser que le conducteur en fuite fut déjà condamné pour alcoolémie au volant.
Une peine de 2 ans de prison, avec un sursis probatoire, est requise contre ce dernier. Pour Frédéric, plus gravement blessé puisqu’une incapacité de travail de plus de quatre mois a été retenue, trois mois de prison sont sollicités pour le coup simple. Après avoir tenté de convaincre le tribunal concernant la vérité, les avocats des deux automobilistes ont plaidé un acquittement.
Jugement fin avril.