La Saint-Roch de Thuin se féminise
La participation de plus en plus importante des femmes à la Saint-Roch de Thuin n’a rien de féministe. Elle résulte de la volonté d’intégrer l’ensemble de la société civile.
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Publié le 04-05-2022 à 16h18 - Mis à jour le 04-05-2022 à 16h26
C’est une première à Thuin. Nous vous en parlions dernièrement, quatre dames ont intégré le comité Saint-Roch, jusque-là mené exclusivement par la gent masculine. Mais les temps changent et Audrey Hautier, Géraldine Bohain, Christelle Cuisenaire et Anne « Popie » Jeanmart en sont désormais membres à part entière.
À quelques jours de la St-Roch, trois d’entre elles ont accepté de répondre à nos questions. Elles sont toutes thudiniennes pur jus et ont été fascinées et façonnées par le folklore et les traditions locales. Audrey est fonctionnaire fédéral. Christelle enseigne depuis une vingtaine d’années à l’Institut Notre-Dame tandis qu’Anne est chargée de coordonner la planification d’urgence à la ville de Thuin. Christelle a déjà participé à la St-Roch en tant que cavalière avec les Mousquetaire du Roy tandis qu’Anne a porté le costume de cantinière pendant 25 ans.
Dites-nous comment et pourquoi vous avez intégré le comité St-Roch
Audrey Hautier: Je n’ai jamais manqué une Saint-Roch. Mon grand-père était marcheur comme mes oncles et cousins. Mon père est dans le comité depuis plus de 30 ans. Je le taquine depuis de nombreuses années en lui disant que je l’accompagnerais bien au comité mais l’adhésion des femmes n’était pas à l’ordre du jour. Depuis peu, elle l’est. j’ai donc posé ma candidature avec beaucoup de fierté et d’engouement.
Christelle Cuisenaire: Quelques membres, connaissant mon intérêt pour le folklore, m’ont proposé de les rejoindre en m’expliquant précisément le rôle à tenir et l’investissement attendu. J’ai accepté avec beaucoup de reconnaissance et consciente de l’importance de la fonction. Je suis une Thudinienne très engagée et je compte bien m’acquitter de ma tâche avec toute l’implication que je mets dans chaque activité que j’entreprends.
Anne Jeanmart: J’ai reçu mi-février un message de deux membres du Comité St-Roch qui souhaitaient me rencontrer et j’avoue avoir été un peu surprise de leur proposition d’être intégrée au sein du comité, surtout que, pendant des années, mes amis zouaves et moi-même les avons beaucoup chambrés lors de la «fausse» messe du lundi, qui était un moment joyeux très attendu par les marcheurs qui ne participaient pas à la célébration.
J’ai accepté dans un premier temps une année «de stage» pour me rendre compte et avoir une vision complète de l’organisation de notre folklore. Si cette expérience est concluante et se poursuit, j’aimerais transmettre aux plus jeunes et rappeler aux moins jeunes l’importance du respect du folklore, du public, entre les différents groupes, l’importance d’un dialogue avec tous les acteurs de la St-Roch et prendre le temps d’expliquer et transmettre.
En tant que femme que comptez-vous apporter?
A.H.: Mon rôle sera de faire perdurer la tradition tant folklorique que religieuse. Je veux être considérée comme un membre à part entière et non juste parce que je suis une femme. Bien que j’éprouve une certaine fierté d’être une des premières.
C.C.: Le rôle des dames dans le comité ne différera pas de celui des hommes. J’espère pouvoir apporter ma rigueur et mon sérieux dans une atmosphère sympathique et bienveillante teintée d’un humour certain.
A.J.: Je ne souhaite pas entrer en tant que femme mais bien en tant que membre à part entière pour apporter mon expérience, mon positivisme. J’espère aussi rassurer les réticents à la mixité dans le folklore sur l’évidence que nos différences mutuelles sont une richesse à partager…
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