Thuin: le Piano du Lac accoste en Sambre

Particularité de ce concert, si les spectateurs se trouveront bel et bien sur la terre ferme, les musiciens quant à eux joueront sur la Sambre, à bord du Catapiano, une embarcation à mi-chemin entre le catamaran et le piano.

Ces deux concerts inaugurent la saison estivale des concerts flottants sur la Sambre et le canal de la Sambre à l’Oise.

Pour la Ville de Thuin, cet événement marque surtout le début du retour du tourisme fluvial sur la Haute Sambre et en Thudinie, prévu début juillet avec la réouverture après travaux des ponts-canaux de Vadencourt et Macquigny, situés dans le nord de la France et offrant ainsi une voie royale directe sur Paris pour les plaisanciers. Thuin compte énormément sur cette réouverture pour développer son secteur touristique et économique.

Canal Wauters au fil de l’eau

Sur les flots de la Sambre, à bord de son Catapiano, la pianiste Cécile Wouters et ses invités emmèneront le public voguer au fil de l’eau. Originaire du Nord de la France, l’artiste met en avant le patrimoine culturel et naturel de son «pays» avec des concerts flottants où se mêlent des compositions originales, des nocturnes de Chopin ainsi que des airs de musique traditionnelle de Thiérache, de l’Artois et du Hainaut. La pianiste sera accompagnée tout au long de son trajet par des amis musiciens et poètes du Nord ou originaires du Nord qui, comme elle, sont soucieux de transmettre leur histoire et de partager leur musique: Marie Séguier (flûtiste et chanteuse), Margaux Liénard (violoniste), Ariane Cohen-Adad (violoniste, altiste et chanteuse) et Jacques Bonnafé (auteur, compositeur) en lecteur et voix off.

«Avec la présence des mines il y a eu beaucoup de flux migratoires dans la région et nous tenons à rendre hommage à ces communautés qui ont fait l'histoire. Nous chanterons aussi bien les géants des ducasses que des chants qui ont été collectés dans le Hainaut, puis ont voyagé jusqu'au Maghreb pour revenir emprunts de touches orientales. Nous évoquerons les polkas, les mazurkas, issues de la culture polonaise mais aussi les fêtes qui pouvaient se tenir dans les villages à une certaine époque», explique Cécile Wouters.

«Ce que j'aime dans le fait de jouer sur l'eau habituellement c'est que je redécouvre et me penche sur un répertoire classique dédié à cet élément: l'eau. Jouer Ravel, Debussy, Fauré, Mompou dans ce contexte et faire découvrir ces musiques à des spectateurs qui ne savent pas à quoi s'attendre ou ne connaissent pas forcément ces répertoires, ça permet de faire passer des choses, des instantanés, des images un peu hors du temps et j'y trouve beaucoup de plaisir. C'est un moment de partage entre le spectateur, la nature et le piano qui peut être étourdissant.» Un parcours musical à découvrir au fil de l'eau.