Développer le rail, super, mais avec quel personnel?
Une délégation de la CSC était présente à Mariembourg, ce jeudi matin, pour faire signer une pétition réclamant du personnel à la mesure des ambitions du rail.
Publié le 17-02-2022 à 10h34
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Le ministre Georges Gilkinet le clame haut et fort: il veut accroître l’offre de transport par rail.
On peut se douter que ce discours plaît aux cheminots et à leurs syndicats. Pourtant, ce jeudi matin, une délégation de la CSC était présente en gare de Mariembourg, pour distribuer des tracts et proposer aux navetteurs de signer une pétition, en réponse à ces promesses ministérielles.
"Les dimensions sociales doivent aussi être inscrites dans les plans de gestion, que l'on appelle désormais "contrat de service public" à la SNCB et "Plan de performance" chez Infrabel", nous explique Alban Defoin, permanent CSC. Ces nouveaux plans doivent être rédigés pour fin mars, ce qui explique cette pression exercée par le syndicat.
"Les ambitions politiques ne peuvent pas se concrétiser sans garantir un emploi suffisant pour y parvenir et sans garantir une sécurité minimale", ajoute l'un de ses collègues du rail.
Leur constat est simple: de 40 000 agents dans les années 2000, les deux sociétés regroupent maintenant 28 000 personnes. "Dans les faits, on a vu que la vague Omicron a nécessité de réduire l'offre de transport, avec des trains supprimés. Avant, on aurait pu absorber ces absences pour maladie en interne. Ce n'est plus le cas car nous sommes déjà justes au niveau des effectifs. La médecine du travail l'a d'ailleurs souligné: le personnel a par exemple des difficultés à prendre ses jours de repos."
S'ils sont venus à Mariembourg, c'est pour le symbole, puisqu'il s'agit d'une gare dont le guichet vient de fermer. "Dès que l'on doit avoir autre chose qu'un ticket classique, il faut courir à Charleroi. La SNCB parle de clients. Le personnel parle toujours de voyageurs. La différence est là…"
En effet, durant notre entrevue, un client ouvre la porte de la salle des pas perdus, qui porte en l'occurrence bien son nom: "Je cherche le guichet électronique où on peut acheter un billet…" La notion de service public a fort évolué.
Cette pétition réclamant des moyens humains a été proposée à la signature durant toute la matinée.
Ces prochains jours, la délégation sera présente en gare de Luttre, Châtelet, Fleurus et Marchienne-au-Pont, "des gares qui ont aussi souffert de la réduction du service au public."