Quelle est la demande en études supérieures ?
Une enquête va sonder les jeunes de la Botteet de l’arrondissement de Philippeville, sur leurs besoins en études supérieures.
Publié le 28-04-2016 à 11h38
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Le rendez-vous est importantissime pour le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Dès ce 2 mai, une grande enquête sondera les desiderata des jeunes de 5, 6e et 7e années sur leurs intentions en matières d’études supérieures. Dans la foulée, leurs parents seront aussi interrogés, avec un questionnaire qui leur sera spécifique.
Importante, cette enquête l’est parce qu’elle pourrait déboucher sur la relance d’une section pédagogique à Couvin, comme du temps de la gloire des écoles normales locales, il y a trente ans.
«Les données seront collectées jusqu'au 27 mai, se réjouit déjà le député Jean-Marc Delizée, qui défend le projet bec et ongles. Pour fin juin, elles devraient être analysées. L'objectif premier est de sonder la population scolaire, pour voir si l'ouverture d'une première année commune aux futurs instituteurs maternels et primaires à Couvin rencontrerait un succès suffisant. Il faut en effet 25 étudiants au minimum pour l'ouverture d'une telle section.»
Deux hautes écoles namuroises ont manifesté leur intérêt pour cette classe décentralisée: Albert Jacquard et Henallux. «Si elles considèrent que le nombre de candidats est suffisant, elles devront obtenir l'accord de leurs homologues de Charleroi, puisque notre région fait partie de ce bassin de vie. Mais ce mercredi, le préfet coordonnateur de la zone carolo a montré un grand enthousiasme pour le projet…»
Dans la foulée, cette enquête sondera aussi l’ensemble de la demande en études supérieures, afin éventuellement d’envisager une réponse adéquate, de proximité, dans d’autres secteurs, comme pour le pédagogique.
«L'idée des études d'instituteurs, c'est de susciter des vocations dans la région, nous explique Jean-Marc Delizée. Cette première année permettrait d'économiser un an de kot à payer en ville, tout en poussant des jeunes de la région à se lancer dans des études supérieures. Nous espérons susciter des vocations. On manque d'instits, principalement en zone rurale. C'est donc un créneau porteur en termes d'emploi.»
L’étude sera diffusée dans les écoles de l’arrondissement de Philippeville et de la Botte du Hainaut, ainsi que sur Internet, via le Bureau économique de la Province. C’est un pas important dans le désenclavement de la région sur le plan des études.
Après une première année commune aux candidats aux études d'instit primaire et maternelle, les étudiants pourraient intégrer l'école de leur choix afin d'y suivre les deux années suivantes. «L'idée serait aussi de leur permettre d'effectuer ensuite leurs stages dans la région, en appuyant sur la spécificité du monde rurale: les classes partagées, voire uniques, où des enfants de plusieurs années se côtoient.»
L’ancien directeur d’école normale couvinois, Camille Gentilhomme, à l’origine du projet, avait appuyé sur cette nécessité, en observant qu’aucune haute école n’apprend aux futurs enseignants à gérer une classe composée d’enfants d’années différentes.