Du neuf pour cette Sainte-Rolende 2023

L’édition 2023 de la Sainte-Rolende sera marquée par des adaptations organisationnelles et une vigilance accrue autour de la châsse en vue de sa préservation.

Jonathan HOLVOET
 Au début de ce mois, la conservatrice-restauratrice en orfèvrerie Dietlinde Peeters est intervenue sur la châsse afin de la renforcer.
Au début de ce mois, la conservatrice-restauratrice en orfèvrerie Dietlinde Peeters est intervenue sur la châsse afin de la renforcer. ©Philippe Pardonce

Ce dernier week-end de mai, la population gerpinnoise vivra au rythme de la procession et marche Sainte-Rolende. Cette édition 2023 comporte des nouveautés dont la plus importante est liée à la châsse vénérée par les pèlerins et les marcheurs. "L’an dernier, à l’issue de la Pentecôte, les accompagnateurs ont constaté que certains éléments étaient sur le point de se détacher", informe Philippe Pardonce, prêtre local.

En octobre dernier, l’orfèvre acozienne Caroline Catteau s’est occupée de l’entretien du reliquaire. Elle a également constaté que des clous se retiraient, que des éléments bougeaient. "Elle a réalisé un rapport détaillé de ses observations et elle a insisté sur le fait que la châsse se dégrade au fil des années", détaille le curé gerpinnois. En mars, la châsse est sortie de son expositorium. "Nous avons alors découvert que les éléments bougeaient un peu moins, sans doute refixés grâce à l’humidité car le bois s’était rétracté suite à l’été 2022 sec et chaud", commente notre interlocuteur.

Suite à cette réunion avec les membres de la confrérie et les autorités communales, le curé gerpinnois a pris contact avec Elke Otten, chargée d’orfèvrerie à l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA). Cette dernière a mandaté, en urgence, l’intervention de Dietlinde Peeters. Cette conservatrice-restauratrice en orfèvrerie est intervenue sur la châsse afin de la renforcer et lui permettre de sortir cette année. "Ce travail minutieux a duré environ six heures afin de refixer les éléments et un clou a aussi été remplacé", précise Philippe Pardonce.

Toucher mais pas frotter la châsse

Durant les deux prochaines années, des réflexions seront menées avec l’IRPA dans le but de préserver le reliquaire. De plus, durant une année, l’air de l’expositorium sera analysé afin de vérifier si les conditions sont optimales pour la conservation de la châsse. Pour que cette dernière puisse continuer à sortir dans les prochaines années, de nouvelles consignes entreront en vigueur lors de cette Pentecôte. La recommandation la plus importante est que les pèlerins, marcheurs et citoyens devront désormais toucher la châsse du bout des doigts mais il sera interdit de la frotter.

"Les contacts avec des objets (doudou, baguette, arme, calot, bijoux, mitaine, tonneaux, etc.) seront proscrits", prévient le curé gerpinnois. L’accès au reliquaire se fera désormais avec l’accord des accompagnateurs qui seront reconnaissables à leur chemise bleue. Ces derniers seront, par exemple, chargés de mettre un mouchoir en contact avec la châsse avant de le rendre à son propriétaire. Les officiers seront chargés de les aider dans leur mission de protection du reliquaire.

"Notre devoir est de protéger la châsse sans quoi il sera difficile de permettre sa sortie dans le futur. Pour éviter qu’elle ne devienne une pièce de musée, il est urgent d’agir", conclut Philippe Pardonce. La balle est désormais dans le camp des pèlerins, marcheurs et citoyens pour que la tradition se perpétue.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...