Le bus à haut niveau de service ne séduit toujours pas les Lovervalois
Le Bus à Haut Niveau de Service, ou BHNS, suscite toujours des remous chez les riverains du projet, à Loverval. Ils craignent un trafic de fuite et que le projet du trident revienne dès 2024.
Publié le 06-03-2023 à 12h00
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Ce mardi 28 février, une assemblée de quartier Try d’Haies-Chéniat-Ferrée s’est tenue à la salle communale de Loverval, en présence d’une centaine de citoyens, du bourgmestre Philippe Busine et des échevins Julien Herman et Guy Wautelet. À l’ordre du jour, on retrouvait le projet de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) dont le permis a récemment été octroyé par le fonctionnaire délégué Raphaël Stokis. Ce bus doit relier le sud de Charleroi au centre-ville, sur des bandes de circulation qui lui seront réservées.
Dans la localité lovervaloise, le projet n’est pas accueilli favorablement par une majorité de riverains. Lors de l’enquête publique, 249 personnes se sont manifestées pour exprimer leur mécontentement. "Après la lecture du permis, le fonctionnaire délégué n’a tenu compte d’aucune remarque exprimée par les citoyens lors de l’enquête publique, ni lors de la réunion de concertation du 7 septembre 2021", commente Letizia Corona-Piret, présidente du comité de quartier Try d’Haies-Chéniat-Ferrée. Elle énumère différents points pour étayer ses propos. Le projet tel que présenté ne solutionne pas le trafic de transit et, surtout, ne prévoit pas une prolongation du BHNS jusqu’au minimum le futur rond-point de Bertransart (dont la réalisation est prévue cette année) pour répondre à la faiblesse de l’offre de bus plus au sud de "Ma Campagne". En effet, il y passe 10 bus par heure entre la gare de Charleroi et les "4 bras de Couillet" mais plus que 2 au niveau du Bultia et 1 jusqu’à Somzée.
Par ailleurs, l’emplacement du parking de délestage à hauteur du giratoire "Ma Campagne" ne fait pas l’unanimité.
De plus, pour une majorité de Lovervalois, le projet du BHNS augmentera le trafic de fuite dans les quartiers résidentiels puisque la circulation des véhicules sera réduite sur une bande pour laisser la place aux bus et aux cyclistes. Le fait que le projet s’arrête au rond-point "Ma Campagne" fait également craindre aux riverains que le projet du trident entre la E420 et le R3 refasse surface après les élections de 2024.
Une voie rapide inéluctable ?
Le développement constant de l’aéroport de Charleroi, la création d’un parc d’attractions sur l’ancien site Caterpillar, l’attractivité des Barrages de l’Eau d’Heure ou encore le parc national en Entre-Sambre-et-Meuse sont autant d’éléments qui vont entraîner une augmentation de trafic vers le sud. Une jonction autoroutière entre Somzée et le réseau existant de la métropole apparaît de plus en plus comme une évidence.
"Dans sa décision, monsieur Stokis a confirmé qu’une alternative de mobilité devra être évaluée pour servir à mesurer la nécessité, l’utilité ou l’opportunité de créer une nouvelle liaison N5/R3/E42", insiste Letizia Corona-Piret. Deux voies de recours sont possibles face au permis délivré. La première option est un recours motivé au gouvernement wallon, que la commune de Gerpinnes a déposé fin février.
"Le recours vise essentiellement l’emplacement du parking qui n’est pas approprié", réagit Philippe Busine. Le bourgmestre de Gerpinnes pointe aussi des incohérences environnementales (déboisement) et évoque une dangerosité pour les cyclistes avec les aménagements tels que proposés actuellement. L’objectif du collège est de gagner du temps dans l’attente d’un possible recours d’un collectif de citoyen au conseil d’État si le gouvernement wallon ne répond pas favorablement aux arguments de la Commune.