Pour un sucre respectueux de la nature
Né en 2018 sous l’impulsion de Nature & Progrès, le Plan Bee porte déjà ses fruits avec un 1er bilan riche en enseignements.
Publié le 08-05-2021 à 06h00
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Nature & Progrès est une association d’éducation permanente dont le rôle est de favoriser et développer une prise de conscience des enjeux de la société. Pour y parvenir, elle développe des projets novateurs en respectant l’équilibre naturel entre l’Homme et la Terre.
Fin avril, une conférence virtuelle a mis en lumière l’état d’avancement du Plan Bee. Animée par Catherine Buysens, agronome, la présentation a séduit une trentaine de participants.
Le Plan Bee est né en 2018 d’un constat: certaines cultures, comme la betterave sucrière, sont de trop grandes consommatrices en pesticides chimiques de synthèse. Ces derniers ont un réel impact sur l’environnement et notamment sur la survie des abeilles. Dans le cadre de la campagne «Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons!», l’association s’est interrogée sur des alternatives pour augmenter la production d’autres sucres plus respectueux de l’environnement, notamment le miel des abeilles mellifères.
Le Plan Bee vise à étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer une diversité de fleurs sur de grandes surfaces, sans engrais et sans pesticides chimiques de synthèse, pour produire une multitude de produits agricoles: miel, fourrages, farines, huiles, condiments, etc. Le second objectif du plan est d’analyser l’état de l’environnement des sites de protection de captage d’eau.
Quatre sites en Wallonie
L’étude se déroule sur des terrains de protection de captage d’eau de la SWDE, dans quatre communes en Wallonie: Ciney, Orp-Jauche, Pont-à-Celles et Gerpinnes.
Les premiers résultats, issus du bilan 2018-2020, ont été présentés lors de la conférence. Sans trop entrer dans les détails techniques, l’étude s’est intéressée à trois aspects: environnemental, agronomique et apicole. Quels sont les enseignements sur le premier volet?
«Des échantillons de pollen et de pain d'abeille mellifères et solitaires ont été analysés en termes de résidus de pesticides des fleurs butinées», explique Catherine Buysens. «Des résultats pilotes réalisés sur le site de Ciney en 2019 montrent la présence de petites quantités de pesticides chez les abeilles mellifères. Au niveau des résultats prélevés en 2020 pour les abeilles solitaires à Ciney et Orp-jauche, nous observons des résidus d'herbicides», ajoute la responsable du Plan Bee.
Au niveau agronomique, à Ciney, une diversité de cultures a été implantée. En plus de nourrir les abeilles et autres insectes, elles ont pu être valorisées par la production de semences, de graines transformées en huiles… Sur le plan apicole, du miel a été produit sur les différents sites (lire ci-contre).
«Augmenter la production de miel est une option pour diversifier la production de sucres en Wallonie. Pour en avoir davantage, il est nécessaire de restaurer l'environnement en replantant et en semant des cultures mellifères sans l'utilisation de pesticides», conclut Catherine Buysens.