La mémoire des fossoyeurs numérisée, à Gerpinnes
La Commune de Gerpinnes a entrepris un projet de digitalisation de ses cimetières qui permettra de savoir l’identité et l’emplacement de chaque défunt.
Publié le 02-11-2011 à 08h02
Mis en lumière en cette semaine de Toussaint, les cimetières font l’objet d’un vaste projet de modernisation sur l’entité gerpinnoise. « Le constat est identique dans les communes similaires à la nôtre: les places commencent à manquer », explique Philippe Busine.
Régional, national, voire mondial, ce problème n’est pas propre à Gerpinnes. La commune a, depuis quelques années, pris des engagements. « Nous avons répondu à un appel à projet « Funérailles & Sépulture » de la Région wallonne mais nous n’avons pas été retenus », souligne le bourgmestre.
Par conséquent, les autorités ont décidé d’agir sur fonds propres (+/– 6 500€) en lançant un grand projet de numérisation des 10 cimetières de l’entité. Ce coût relativement faible s’explique par le fait qu’une grande partie du travail sera réalisée par les employés communaux qui disposent de logiciels assez pointus.
Coordonné par le chef de bureau administratif, Stéphane Denis, ce projet mobilise les fossoyeurs du Service Travaux ainsi que les fonctionnaires de l’État civil et de l’Urbanisme.
De l’humain à l’informatique
Cette initiative permettra aux autorités d’obtenir une cartographie détaillée des cimetières, où chaque tombe sera répertoriée. Du même coup, l’identification des monuments « abandonnés » sera facilitée. Ce moyen aidera la commune à récupérer des places au sein des cimetières afin d’éviter qu’ils ne s’agrandissent à l’infini.« Actuellement, on se base sur la mémoire des fossoyeurs comme on faisait dans le temps… », poursuit le mayeur. Ce système fonctionne depuis des dizaines, des centaines d’années mais au fil du temps des informations se sont perdues…
La loi a également changé. Les concessions ne sont plus octroyées indéfiniment mais pour une durée de 30 ans.
D’ici trois à quatre ans, un simple clic permettra donc d’obtenir les informations de chaque défunt enterré dans l’entité. Dans quel cimetière repose-t-il ? Quelle est la durée de la concession ? « Cette nouveauté est déjà d’application pour les nouveaux décès mais nous devons maintenant effectuer un long processus de recherche pour les tombes existantes », détaille Philippe Busine.
Sur base de photos aériennes
La commune a choisi de procéder par la technique des photos aériennes pour réaliser un plan de chaque cimetière.
« Une fois les clichés réalisés, les experts ont pris des mesures au sol afin de remettre les plans à l’échelle. Un système informatique permettra de numéroter les tombes, de les regrouper par zones, par allées… »
Le lien entre les données de l’État civil et les plans doit désormais être réalisé. Étant le plus durement touché par le manque de place, le cimetière de Loverval a déjà une cartographie bien avancée. Ce recensement a permis de découvrir une septantaine de tombes potentiellement « abandonnées ».
Profitant de cette période très fréquentée, les autorités ont affiché un document à l’entrée des cimetières, et sur les tombes concernées, stipulant que sans réaction des familles durant une année, chaque concession ferait l’objet d’une reprise. À chacun de réagir au plus vite !