Froidchapelle: les joyaux de l’église de Vergnies se dévoilent
Plusieurs églises ont participé à «Open churches», ce week-end. Dont celle de Vergnies. Un bijou.
Publié le 06-06-2021 à 22h00
«S'arrêter devant l'église de Vergnies, pénétrer dans son paisible petit cimetière rural, pousser la porte de l'édifice et découvrir émerveillé ce véritable joyau de l'art architectural hennuyer, tout cela aura séduit plus d'un promeneur égaré. Car il faut bien se perdre dans la campagne beaumontoise pour atteindre notre bon vieux village.» Ainsi s'exprimait Thierry Hulhoven, trésorier de la fabrique d'église de Vergnies en préfaçant le livre d'un autre Vergnotin, Thierry Vinois, «Annales de l'église de Vergnies».
Ils sont nombreux à s’être perdus à Vergnies, ce week-end, dans le cadre de l’action «Open churches» ou, mieux, «Églises ouvertes». L’idée d’y participer a suivi l’installation de la nouvelle chaudière, un gros investissement pour la Commune, qui en a poussé plus d’un à quelques questionnements par rapport à la baisse de fréquentation des lieux de culte, Vergnies ne faisant pas exception.
La Commune, la Paroisse, avec la collaboration de l’AWaP, du Cipar et de l’IRPA, tous se sont retroussé les manches pour faire blinquer l’ensemble de l’édifice: châssis de fenêtre, fonts baptismaux, éclairage, nettoyage intégral de l’église et de la sacristie, cirage des boiseries, inventaire, entretien de protection de l’orfèvrerie… Vergnies présente désormais une église classée digne de ce nom.
Il eut été dommage que ce joyau ne puisse caresser l’œil que de quelques paroissiens. Bien vite, la fabrique d’église, emmenée par son président Marnix Vandromme, a répondu à l’appel du maïeur et du curé: le projet «Open Churches» était sur les rails.
Ce premier week-end de juin, de nombreux visiteurs ont découvert ce trésor architectural avec ses blochets, ses moises, ses retables ou encore ses inscriptions lapidaires. Deux artistes locaux ont été également sollicités, Annie Bernard avec ses superbes photographies et Anne-Marie Servais pour ses montages floraux. Une expo qui en appel d'autres à l'avenir car dès l'an prochain, l'église vergnotine accueillera d'autres événements pour rappeler, comme le précisait Xavier Huvenne, que «l'église est la maison de tous.»
Dès l’an 980
Celle de Vergnies n’a pas les dimensions des prestigieuses cathédrales ni même de la plupart des lieux de cultes que nous connaissons. On la cataloguerait plus comme une chapelle et c’est d’ailleurs ainsi que commence son histoire vers les années 1000, un document de l’an 980 attestant qu’en cette fin du Xe siècle, il n’existe pas encore de chapelle à Vergnies. Chapelle, lorsqu’elle fut érigée, elle ne va pas le rester bien longtemps. À quand cette mutation? Difficile de le préciser mais ce que l’on peut affirmer, toujours selon Thierry Vinois, c’est que dans la charte de l’abbaye d’Aulne de 1207, on signale l’existence de la chapelle de Vergnies avant 1201. Mais dans un autre document de l’abbaye d’Aulne datant de 1202, on parle bien de l’église de Vergnies alors qu’on parle de chapelle pour pas mal d’autres villages.
On le constate, on est quelque peu dans le flou pour la naissance de l’église Saint Martin. Mais ce qui est bien plus précis, c’est que ce bâtiment va subir pas mal de transformations au cours des siècles qui suivront. Ainsi, l’église va être flanquée de deux chapelles latérales qui disparaîtront au XIXe siècle. De 1833 à 1979, l’église de Vergnies va subir pas moins de neuf restaurations dont la dernière est la plus importante, qui la mènera à son aspect actuel. Mais avant cela, l’architecte Simon Brigode sera le moteur du classement de l’église en novembre 1941.