Florennes : la carrière de calcaire veut s’étendre
Les Calcaires de Florennes souhaitent prolonger leur zone d’extraction, pour assurer la pérennité de l’entreprise. Les riverains craignent l’augmentation du charroi et de la poussière.
Publié le 25-05-2023 à 17h27 - Mis à jour le 25-05-2023 à 17h31
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Depuis plus de dix ans, les exploitants de la carrière de calcaire située le long de la route de Corenne se sentent à l’étroit sur leur site.
Selon les prévisions du nouveau propriétaire Daniel Gauthier, de Michel Evrard, administrateur de la société, et d’Émilien Pesché, directeur d’exploitation, il ne resterait que dix années d’exploitation sur l’actuel site d’extraction.
Les Calcaires de Florennes réfléchissent donc aux possibilités d’extension. De nombreux forages ont déjà été réalisés dans le prolongement de la veine de calcaire. Les analyses sont encourageantes et ont poussé le carrier à introduire une demande de modification du plan de secteur.
L’idée est d’étendre la zone d’extraction dans le prolongement de la carrière actuelle, sur 1 km de long et 300 m de large. La veine de calcaire est située parallèlement à la route de Corenne, et passe même sous la voirie. Pour mener à bien le projet, il faudrait modifier le tracé de cette nationale sur le tronçon situé entre le pont à proximité du dépôt TEC et le passage de la base militaire appelée Zone Nord. Une nouvelle route serait dessinée 200 m plus au nord. Ces travaux seraient pris entièrement en charge par le carrier et sont estimés à plus de 2,5 millions€.
Une réunion d’information préalable au dépôt de la demande de révision du plan de secteur s’est tenue ce mardi. C’est le point de départ de ce projet d’envergure. Si la modification de plan de secteur est acceptée, les demandes relatives au déplacement de la nationale et à l’activité d’extraction suivront.
Un contournement et une station de lavage des camions
Parmi la cinquantaine de personnes présentes lors de la réunion d’information, mardi, bon nombre d’habitants de Corenne et de la rue de Corenne, à Florennes. Personne ne s’est fermement opposé à l’agrandissement de la carrière en tant que tel. Ce qui inquiète les riverains, c’est la recrudescence du charroi et de la poussière générée par l’exploitation. C’est déjà un problème aujourd’hui.
Détourner les camions
Concernant le charroi qui transite par le centre de Florennes, les Calcaires de Florennes avancent une proposition: "En bout de course, en venant de Corenne, au lieu de se diriger vers le pont du dépôt des bus, on pourrait envisager un contournement pour permettre aux camions de ne pas traverser le centre-ville, mais de se diriger vers la rue de Mettet, à hauteur des nouveaux commerces." Cet aménagement serait financé par le secteur public, mais la carrière pourrait fournir les matériaux pour l’empierrement.
Actuellement, l’accès aux nouveaux commerces de la rue de Mettet se fait via cet axe, mais il se dit que l’implantation de ces surfaces commerciales était liée à l’idée de la construction d’une route à l’arrière. Cette nouvelle voirie serait connectée à la rue de Mettet via un nouveau rond-point, ce qui sécuriserait les entrées et sorties des clients et fournisseurs.
Les camions qui quitteraient la carrière, tout comme tout autre usager venant de Corenne, pourraient éviter le centre-ville pour arriver directement au rond-point. Selon certaines études, cela pourrait réduire le trafic de 80 %.
Lutter contre la poussière
Autre pierre d’achoppement, la poussière. Actuellement, le carrier lave et brosse la route. Il recommande vivement aux camionneurs d’arroser leur bahut et leur chargement pour éviter la dispersion de poussières, de laver les roues dans l’installation prévue, de bâcher les bennes et de respecter la limitation de vitesse. "Nous organisons ponctuellement des contrôles des camions qui quittent notre site, mais nous ne pouvons pas nous substituer aux forces de l’ordre, explique le directeur d’exploitation Émilien Pesché. Nous faisons tout notre possible pour sensibiliser les chauffeurs, notamment par le biais d’une charte signée par les sociétés de transport." Certains chauffeurs ont été interdits d’accès au site pour ne pas avoir respecté ces recommandations.
Avec l’extension de la carrière, l’industriel envisage de nouvelles mesures pour lutter contre la poussière du charroi. "Nous prévoyons une installation pour laver tous les camions. Un investissement de près de 400 000 €", indique Michel Evrard, administrateur aux Calcaires de Florennes. La poussière résultant de l’exploitation sera elle aussi réduite, promet-il: de nouvelles machines, plus modernes, plus performantes et installées au fond de la carrière, traiteront une pierre constamment arrosée. "Un caillou propre ne produit pas de poussière", dit l’administrateur.