Après la fraise de Wépion, la tomate de Doische ?
Manger sainement et respecter la biodiversité sont les objectifs d’Éric Bossart, initiateur d’un projet de maraîchage original: la tomate de Doische.
- Publié le 05-06-2023 à 18h00
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Habitant la région de Foy-Notre-Dame, Éric Bossart a été séduit il y a quelque temps par une activité indépendante qui a été développée au Jardin de la Grelinette de 2019 à 2022, avec un focus sur les anciennes variétés de tomates cultivées en agroécologie. Elles sont produites sans adjuvants chimiques, quels qu’ils soient, mais plutôt avec les avantages apportés par la biodiversité. Ce projet comportait à l’époque une dimension pédagogique qui lui tenait à cœur: des visites scolaires pour sensibiliser au fait de manger sainement et au respect de la biodiversité. Cette activité comportait trois serres de 40 mètres chacune.
Amoureux de la commune de Doische
Après avoir déménagé dans la commune dont il est tombé amoureux, il décide de donner une seconde vie au projet avec un renforcement de sa dimension pédagogique. Ainsi, en partenariat avec la Commune de Doische, une serre a été déplacée et mise à disposition de la section horticulture de l’athénée royal. Les élèves ont réalisé les semis de huit variétés anciennes dont les Vertes de Huy ou des Tomates Ananas… puis ont mis en terre environ 200 plants.
Une seconde serre est déplacée et mise à disposition de l’EFT Charlemagne de Matagne-la-Petite, un centre de formations pour personnes éloignées de l’emploi. Cette serre est située sur un terrain communal à proximité immédiate du centre. Ce terrain d’une superficie de 43,23 ares sera par ailleurs aménagé en projet d’agroforesterie, une première dans la région.
Concrètement, outre la serre à tomates (avec 250 plants environ), le terrain comprendra un verger conservatoire (anciennes variétés locales de pommes, poires, prunes), des haies vives et fruitières (groseilles, framboises…), des parcelles de permaculture, des couloirs de biodiversité (nichoirs pour oiseaux, abri pour chauves-souris, pré fleuri…), ainsi qu’un sentier didactique avec panneaux expliquant ce qu’est l’agroforesterie, l’agroécologie, l’importance de la biodiversité envers les cultures, etc.
Des formations pourront y être organisées: taille des arbres fruitiers, greffage, techniques de permaculture…
Les produits des cultures pourront être vendus à prix démocratique, permettant ainsi l’accès à une alimentation saine pour tous, en ce compris pour les personnes davantage précarisées. Par ailleurs, des transformations de produits pourront être réalisées: par exemple les fruits pourront servir à la préparation de tartes par la section boulangerie de l’EFT Charlemagne.
Bientôt un "label" ?
Outre l’important aspect pédagogique, le projet dans sa globalité contribuera à créer La tomate de Doische, un concept nouveau, à l’image de la Fraise de Wépion, avec un événement en vue: la première Fête de la tomate de Doische, qui se déroulera le samedi 16 septembre à l’athénée. Ce sera l’occasion d’organiser un marché des producteurs et des artisans locaux.
La tomate de Doische cache une véritable stratégie de la Commune et l’office du tourisme. Il s’agit de mettre en évidence les produits locaux dans un objectif de renforcement de l’économie locale. Cette stratégie est par ailleurs étendue aux cinq municipalités françaises situées à proximité immédiate: Aubrives, Chooz, Foisches, Ham-sur-Meuse et Hierges. Ces communes disposent du même ADN que Doische: l’agritourisme. La troisième serre sera mise à disposition de l’une de ces municipalités non pour des tomates mais sans doute pour cultiver des légumes oubliés.
Il s’agit donc d’un sujet porteur pour l’athénée royal, qui va ouvrir en septembre prochain deux nouvelles formations en alternance: l’une en maraîchage, l’autre en entretien/réparation petits moteurs pour des machines telles que tondeuses et débroussailleuses…, mais aussi pour l’EFT Charlemagne, pour les producteurs locaux des deux côtés de la frontière, pour Doische et ses citoyens qui pourront avoir accès à une alimentation durable à coût raisonnable.
Ce partenariat engendre des premiers résultats dès aujourd’hui: bien sûr via la pousse des plants de tomates mais aussi par la motivation des élèves.