La Commune de Doische rénove la fontaine Saint-Georges, incontournable avant l'eau courante des années 60
Non loin de l’église Saint-Georges, la fontaine éponyme attire le regard de nombreux badauds. Les ouvriers communaux la rénovent.
Publié le 27-01-2022 à 11h31
Depuis quelques semaines, les ouvriers communaux sont occupés à rénover la fontaine Saint-Georges, une manière de mettre en valeur le patrimoine local mais aussi de rendre hommage à Stéphane Coulonveaux, l’ancien directeur du centre culturel de Doische décédé l’an dernier. Il avait mis ce lieu en évidence dans le cadre des itinéraires de balades de l’entité.
Cette fontaine est en fait un puits en moellons de schiste. La large baie cintrée permet d’y puiser l’eau. Ces pompes ont été construites en série dans les fonderies wallonnes au XIXe siècle. Ménagères, pèlerins et malades s’y retrouvaient.
Les ménagères venaient à la fontaine Saint-Georges puiser l’eau pour l’usage quotidien. Mais cette eau avait également des vertus thérapeutiques: elle soignait les maladies de la peau. Pèlerins et malades venaient donc solliciter la protection de saint Georges avant d’en boire l’eau puisée.
Saint Georges trônait dans une niche
La clé de voûte de ce puits est creusée pour y accueillir une niche. Jadis, la statue de saint Georges y prenait place. La taille des pierres de l’arc (fines stries régulières obliques au centre et perpendiculaires sur le pourtour) est caractéristique des baies construites à partir du XVIIIe siècle.
En ce temps-là, ces fontaines étaient vraiment de première nécessité. En effet, jusqu’à la fin du XIXe siècle, il fallait se rendre quotidiennement à la fontaine, à la pompe ou au puits public voire à la rivière ou à la source pour s’approvisionner en eau. Dans certaines zones rurales comme à Doische, l’eau courante n’est arrivée dans les habitations que dans le courant des années 1960.
En usage plus longtemps, ce patrimoine hydraulique a pu être mieux sauvegardé. La pompe à bras de la fontaine Saint-Georges avec sa forme de colonne à l’antique ou fût cannelé, est elle de style néoclassique. Son couronnement est manquant. Généralement, un gland ou une pomme de pin surmontait élégamment l’ensemble. Le bras de levier qui s’attachait transversalement à la partie supérieure manque aussi. Très souvent aussi, avec l’avènement de l’eau courante, ces bras ont été retirés afin d’éviter que l’on s’en serve.
L'abbé Grégoire, ancien curé de Doische, a décrit cette fontaine et son cadre avec beaucoup de poésie: "Mais il existe encore une source au Vallon: Saint-Georges lui donna sa faveur et son nom. Saint Georges est en effet le saint patron de la paroisse de Doische. Au chevet de l'église, on voit dans la ruelle, au tournant des maisons, une antique margelle; la fontaine est couverte et devant son fronton, on aperçoit la niche où trône le patron. Quand le pèlerin vient présenter sa prière et demander l'appui du patron tutélaire, il puise à la fontaine un verre de ses eaux, soit pour en boire un peu, soit pour laver ses maux; et la foi secondant sa prière fervente, il obtient du Seigneur protection puissante."