Chimay: contre le projet d’agrivoltaïsme Ether Energy

Afin de se conscientiser les Chimaciens, des citoyens ont exprimé leur opposition au projet agrivoltaïque déposé par la société Ether Energy.

Jean-Pierre Dumont
 La manifestation a réuni une vingtaine de personnes.
La manifestation a réuni une vingtaine de personnes. ©ÉdA

Une bonne vingtaine de personnes ont manifesté leur farouche opposition au projet d’implantation d’un champ de près de 20 000 panneaux photovoltaïques déposé par la société Ether Energy. Le projet est situé sur les prairies de Sandrine et Grégory De Buysser, exploitants agricoles de ces terrains situés entre les rues de Forges et de Bourlers, où ils comptent laisser quelque 300 moutons pâturer.

"Depuis 5 ans, nous avons connu 4 sécheresses, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. La production de lait de nos brebis a fortement diminué et les crédits sont toujours là. Nous n’avons eu guère le choix que de nous tourner vers Ether Energy", a expliqué l’agricultrice qui déplore le manque de communication avec les citoyens et réitère la volonté du couple de sortir de ses problèmes financiers.

Face à ce projet, des voix s’élèvent: "Nous craignons que ce projet ait un impact sur notre santé, qu’il provoque la chute des valeurs immobilières, qu’il menace la biodiversité avec l’apparition d’une flore différente non adaptée à l’abeille noire (protégée sur les territoires de Momignies et de Chimay) du fait du stress hydrique, de l’augmentation de la température et la diminution de la lumière sous les panneaux. Par ailleurs, nous craignons que ce projet incite d’autres agriculteurs à suivre cet exemple alors que le rôle nourricier des agriculteurs est primordial. Immanquablement, le prix du foncier agricole, qui a déjà doublé, voire quadruplé dans certaines régions, risque fort d’empêcher les jeunes agriculteurs d’investir dans l’achat de terres ou la reprise de la ferme familiale. Enfin, le contrat qui lie Ether Energy aux exploitants crée une dépendance de ceux-ci envers cette société puisqu’ils sont obligés pratiquer de l’élevage d’animaux sous ces panneaux durant 30 ans. Quid s’ils souhaitent un jour réorienter leur exploitation agricole ?", s’inquiètent les opposants au projet.

Loin d’être opposés à la production d’énergies renouvelables, les manifestants estiment que des solutions alternatives telles que l’installation de panneaux solaires sur des toits, des bâtiments existants ou des zones industrielles doivent être privilégiées. Le projet est soumis à l’enquête publique jusqu’au 8 juin prochain au service de l’urbanisme de l’administration communale Place Léopold 12 à Chimay.

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