Maurice Jennequin cédera le mayorat de Couvin ce 29 juin
C’était prévu dès le début de la législature: Maurice Jennequin stoppera une vie politique de plus de 40 ans cet été. Il cédera son écharpe à Claudy Noiret ce 29 juin.
- Publié le 03-06-2023 à 06h00
Voilà un fameux bail qui s’achève. Pour sa quatre-vingtième année, le bourgmestre de Couvin, Maurice Jennequin, va s’offrir une retraite bien méritée.
C’était prévu dès les dernières élections: il devait passer la main à l’échevin Claudy Noiret après 4 ans. Nous sommes à 4,5 ans et cette fois, la date de la passation de flambeau a été fixée au 29 juin prochain.
Pour ce fils de menuisier fidèle à son village de Presgaux, ce mois de juin signifie la fin d’un long parcours politique.
"J’ai commencé en 1982. Je me suis présenté sur la liste PSC juste après l’affaire Meunier, qui avait secoué la commune, sourit-il dans son épaisse barbe grise. J’ai été élu conseiller, le dernier à passer de notre groupe lors de cette élection. À cinq voix près, c’était un autre. Ensuite, je n’ai jamais arrêté de progresser dans mes scores électoraux, sauf aux dernières élections où j’ai perdu 372 voix. Et c’est là que je suis devenu mayeur !"
Maurice Jennequin a signé de fameux scores en effet, dépassant plusieurs fois les 1 000 voix de préférence: "Je suis issu d’une grosse famille, nous étions 12 enfants, justifie-t-il. Ce n’est pas forcément le fait d’avoir été syndicaliste chez EFEL qui m’a fait obtenir de pareils scores."
Après 1982, Maurice Jennequin décrochera l’échevinat des Travaux en 1997, suite à un accord de partage du mandat avec son colistier Gérard Lottin. "Je serai échevin des Travaux 9 ans…"
Un crachat en 2006…
Puis arrivent les élections de 2006 et l’épisode du crachat, qui fait le tour de Couvin.
"À l’époque, j’aurais pu devenir bourgmestre. Nous avions signé avec le MR. Mais nous n’avions pas la majorité et le MR est allé avec le PS. C’est vrai, le soir des élections, j’ai craché au pied de Francis Saulmont et Willy Berten (Mr-IC). Je ne regrette pas. Je suis colérique, mais j’oublie après."
Après six années dans l’opposition, il revient à l’échevinat des Travaux, dans une coalition avec les socialistes… À défaut des crachats, la rancune doit être ravalée, en politique ! D’autant qu’en 2018, aux dernières élections, il signe avec le MR pour cette mandature. Un fameux carrousel entre les trois partis traditionnels. "Je suis alors devenu mayeur. Je n’y pensais pas du tout. En fait, j’avais dit que si j’étais échevin, je ne prendrais pas le mandat. Échevin des Travaux, c’est particulièrement usant. J’ai géré 30 ans des hommes dans le privé. Par rapport au secteur public, il y a un monde de différence. J ’ai donc été désigné bourgmestre. Il était difficile de décevoir les citoyens en refusant."
De ce parcours politique, Maurice Jennequin retient certaines solides amitiés, même s’il ne perd pas de vue qu’il faut "surtout se méfier de ses amis". "Sous le mayorat de Robert Dubuc, nous avons été assez festifs. Je buvais quelques Trappistes tous les jours et je me souviens de quelques conseils communaux qui ont été prolongés jusqu’aux aurores !" Claude Bernaerdt, Claude Delobbe, Robert Dubuc, Claude Monnom, tous ces amis sont aujourd’hui décédés. "Il ne reste plus que moi…"
Cette ambiance a quitté le sérail couvinois: "Il y avait plus de convivialité à l’époque, même si les choses se disaient. Je ne suis pas parfait, j’ai mes coups de gueule. Mais quand il fallait aider quelqu’un, je le faisais même s’il n’était pas de mon bord politique. La façon dont Eddy Fontaine a critiqué chaque échevin lors de la prestation de serment au premier conseil de la mandature, je l’ai toujours en travers de la gorge. Ce n’était pas très cool."
Jean-Charles Delobbe au collège
À 80 ans, l’homme stoppe ici sa carrière politique: "Je démissionnerai le 29 juin. C’est Claudy Noiret qui devient mayeur. J’attendrai la séance de la fin août pour démissionner du conseil, de manière à pouvoir encore m’exprimer en réunion le 29 juin."
C’est Jean-Charles Delobbe qui deviendra échevin en remplacement de Claudy Noiret. Mais fin août, pour prendre la charge de conseiller communal, le groupe CVN n’a pas encore tranché. "Clément Hélénus, premier suppléant (564 voix), ne peut siéger car il est membre du personnel communal. Olivier Robin (546 voix) n’a pas encore pris sa décision. Derrière lui, Christiane Chevalier (532) préfère rester conseillère du CPAS. Quatrième suppléante, Émilie Bastien (476) pourrait être appelée."