Faut-il rallumer l’éclairage public la nuit, à Couvin et Viroinval ?
Dans les deux communes, des élus posent la question de la prolongation ou non de l’extinction des feux la nuit. À Viroinval, la décision était définitive, mais tous ne l’ont pas compris.
Publié le 27-05-2023 à 06h00
:focal(495x338.5:505x328.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VCJYZ53CYZEHHJQICG44F7NGHM.jpg)
Couvin et Viroinval ont une particularité: c’est la première commune qui décide pour la seconde, de l’extinction ou non des feux la nuit. Le réseau du Viroin est en effet connecté à celui de la vallée de l’Eau Noire. Pour éteindre la nuit à Viroinval, il faut donc que Couvin le fasse de son côté.
Pourtant, à Viroinval, le débat n’a pas été éludé. Jacques Monty, de l’opposition POUR, a interpellé le collège communal à ce sujet lundi, suggérant que l’on révise la décision de l’automne dernier. Il y a rapidement eu de l’électricité dans l’air car le collège communal, le 24 octobre dernier, avait fait approuver par le conseil, à l’unanimité, une décision de principe d’éteindre la lumière dans l’entité entre 23h et 5h, et cela indépendamment des mesures d’économies prônées ensuite via ORES.
Le bourgmestre Baudouin Schellen l’a dès lors rappelé aux conseillers: cette décision est normalement définitive, bien que toujours adaptable ou révisable. Elle doit être concrétisée par la pause d’un dispositif coûteux permettant d’allumer ou d’éteindre l’éclairage public par quartier, histoire de laisser les lampes allumées dans Nismes un soir de marché nocturne ou dans Olloy à l’occasion du carnaval. Ainsi, Viroinval obtiendrait son "indépendance" en termes d’éclairage public.
Dans l’opposition, ce petit rappel du mayeur a fait bondir. Pour certains conseillers, c’était le trou noir: ils n’ont manifestement pas compris que la décision d’octobre était définitive et différente de la mesure d’économie commune à toute la Wallonie, mise sur pied cet hiver.
Fallait-il pour autant que le débat produise tant d’étincelles ? Tant que les cabines ne sont pas équipées, Viroinval reste de toute façon dépendante d’une décision couvinoise.
Et justement, jeudi soir, en conseil à Couvin, le conseiller Pep’s Alexandre Fortemps a invité le collège communal à se positionner. "Peut-être faut-il revoir la décision ? L’été approche, avec des ducasses et des gens qui rentreront à pied tard au soir, avec des scouts qui marchent le long des routes parfois de nuit", a-t-il relevé, tandis que le bourgmestre Maurice Jennequin (CVN) lui promettait de porter le débat au niveau de son collège.
Le mayeur de Viroinval dimme les craintes: "Pour les piétons, le principal danger se présente entre les villages, où les voitures roulent plus vite. Or, ces tronçons ne sont de toute façon pas éclairés, dans la plupart des cas."
Du côté de la police des 3 Vallées, la chef de zone Virginie Wuilmart objective les sentiments: "Une étude au niveau wallon conclut que l’on ne peut pas mettre en relation le fait d’éteindre l’éclairage public et une augmentation de la criminalité ou des accidents. Dans notre zone, on n’a pas observé d’augmentation non plus. Certains faits sont à la hausse, mais c’est plutôt lié à la crise économique. Rien ne permet de pointer l’absence d’éclairage du doigt". Elle reconnaît toutefois que l’extinction des feux peut susciter "un sentiment subjectif d’insécurité".