Assises de Namur : le conseil de Mathieu Wattier plaide une peine de 5 ans, assortie d’un sursis probatoire
“12 ans, tels que requis par l’avocat général, ce serait le condamner à mourir en prison."
Publié le 26-05-2023 à 17h10
:focal(2538.5x1700.5:2548.5x1690.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3IU5FNVY7VF33EYSJZ4Y4J2AAU.jpg)
Me Mayence a demandé aux jurés de prononcer à l’encontre de son client, Mathieu Wattier, une peine de prison de 5 ans assortie d’un sursis probatoire. L’avocat général Kerkhofs avait requis vendredi 12 années de prison à l’encontre de Mathieu Wattier, reconnu coupable plus tôt dans la journée de tentative de parricide et de parricide sur son grand-père, Mathieu Deneyer.
D’entrée de jeu, Me Quentin Mayence s’est dit sidéré par les propos du ministère public au sujet de l’accusé. “Je les considère comme indécents. Des exemples ? “Il pourrait tuer sa mère”, “Elle est incapable de donner un cadre à son fils”, “La prison est une chance, on va lui donner un cadre”, “L’accusé n’a pas de regrets”. Dans sa première audition, il dit avoir regretté d’avoir agi de la sorte ! Il a fait part de ses regrets par rapport à des faits qu’il qualifie de graves lors de l’instruction d’audience. Il a appelé lui-même la police, ne l’oublions pas.”
Alors que l’avocat général estime qu’un risque de récidive existe, le conseil de Wattier précise : “À cause de sa maladie, il est libre depuis un certain temps, après avoir effectué 5 mois de détention préventive. Et cela n’a posé aucun problème, il a respecté les conditions de sa libération. La prise de corps avant le procès, la règle en matière criminelle, n’a pas été prononcée par la chambre des mises en accusation, en raison de ses graves problèmes de santé, et de son absence apparente de risque de fuite ou de récidive.”
Au sujet de la peine de 12 ans réclamée, Me Mayence déclare : “12 ans, ce serait le condamner à mourir en prison. Il a 22 ans et son espérance de vie, au vu de sa maladie, est de 40 ans.”
Diverses circonstances atténuantes sont évoquées : le jeune âge de l’accusé, son amendement, sa prise de responsabilité, son attitude depuis l’homicide, sa personnalité, le contexte familial dans lequel se sont déroulés les faits, … “Il ne représente plus aucun danger pour la société. Il a évolué depuis lors, il est suivi psychologiquement.”
”Je vous demande de prononcer à son encontre une peine de 5 ans, qui ne le fasse pas entrer en prison, assortie d’un sursis probatoire. Il doit être encadré. Si tout se passe bien, il aura 27 ans quand elle se terminera. Son espérance de vie étant de 40 ans, vous lui laisseriez encore 13 ans devant lui. On peut tous lui souhaiter qu’il vive encore longtemps. Ce serait lui ouvrir une porte, passer un contrat avec lui, le contrat de sa vie. S’il ne respecte pas les conditions, il ira en prison.”
Parmi les conditions mentionnées par l’avocat : suivre son traitement médical, être hospitalisé dès que cela sera nécessaire et poursuivre son suivi psychologique.
Et de conclure : “Je suis très fier, de lui, notamment. En commençant ce dossier, je n’étais pas certain que, physiquement, il arrive jusqu’au procès. Sa place n’est pas en prison, il n’a rien à y faire. L’acte commis est atroce. Mais des circonstances de vie amènent parfois un être humain à en commettre de pareils. J’espère que vous pourrez lui offrir une deuxième moitié de vie plus digne que la première.”
La parole a été donnée une dernière fois à l’accusé : “Je veux m’en sortir, vraiment. Je respecterai ces conditions. A 100 %.”
La cour d’assises de Namur avait entamé lundi le procès de Mathieu Wattier, 22 ans, accusé de tentative de meurtre et du meurtre de son grand-père, Mathieu Deneyer, âgé de 78 ans au moment des faits. Le meurtre a eu lieu à Brûly-de-Pesche, dans la maison où l’accusé vivait avec sa mère et la victime, le 9 mai 2020.