Assises de Namur : “L’accusé était dans un désespoir total”, estime la partie civile

”Il était dans un tel état à cause de la pression exercée par son grand-père qu’il a commis un acte qu’il n’aurait pas posé en temps normal”

JVE
Lawyer Severine Solfrini pictured during the jury composition of the assizes trial of M. Wattier, before the Assize Court of the Namur province in Namur, Tuesday 16 May 2023. Wattier is accused of the murder of his grand-father in Bruly-de-Pesche, Couvin, on the 9th May 2020. BELGA PHOTO BRUNO FAHY
Lawyer Severine Solfrini pictured during the jury composition of the assizes trial of M. Wattier, before the Assize Court of the Namur province in Namur, Tuesday 16 May 2023. Wattier is accused of the murder of his grand-father in Bruly-de-Pesche, Couvin, on the 9th May 2020. BELGA PHOTO BRUNO FAHY

La cour d’assises de Namur a poursuivi jeudi le procès de Mathieu Wattier, 22 ans, accusé de tentative de meurtre et du meurtre de son grand-père, Mathieu Deneyer, âgé de 78 ans au moment des faits. Le meurtre a eu lieu à Brûly-de-Pesche, dans la maison où l’accusé vivait avec sa mère et la victime, le 9 mai 2020.

Me Séverine Solfrini, conseil de Frédérique Deneyer, mère de l’accusé et fille de la victime, constituée partie civile, a entamé les plaidoiries. “Madame Deneyer a été inculpée pour non-assistance à personne en danger. La chambre des mises en accusation, le 16 janvier 2023, a estimé qu’il n’y avait pas de charges suffisantes. Elle n’a rien à se reprocher d’un point de vue pénal.”

L’avocate s’est penchée sur le contexte du dossier. “La famille vivait de façon très fermée, sans contact avec l’extérieur. Il y a un réel contexte de peur dans ce dossier. L’accusé avait 13 ans lorsqu’il a passé une nuit dans la peur des actes de son grand-père. Lui et sa mère se barricadaient pour lui empêcher l’accès à leur logement. La victime avait une réelle emprise sur sa fille et son petit-fils, moralement et financièrement : elle n’osait pas lui tenir tête ou aller à son encontre. À plusieurs reprises, l’accusé a demandé de l’aide, il a parlé de ses problèmes à ses amis, a appelé la police en disant qu’il allait commettre le pire.

Me Solfrini évoque une tyrannie dans le chef du grand-père, la victime. “Il a mis un cadenas sur la porte de la salle de bains car sa fille et son petit-fils utilisaient les bouteilles de shampoing. Leur chien a reçu des coups, il a mis des clous dans leurs pneus. Ils vivaient au quotidien avec la pression et la peur. Il ne s’est par ailleurs jamais intéressé à la mucoviscidose de son petit-fils, qu’il qualifiait de bon à rien.

Pour l’avocate, il est clair qu’un grave problème existait au sein de la famille et que la situation allait dégénérer. “La phrase qui résume les faits du 9 mai ? L’accusé l’a prononcée lundi : “C’était pire que noir il n’y avait pas de lendemain possible, à l’idée de revivre une nouvelle nuit, c’était un calvaire. ” L’accusé était dans un désespoir total”, estime l’avocate.

Et de conclure : “Il est évidemment l’auteur du meurtre. Mais vous, jurés, devrez réfléchir au contexte des faits. Il était dans un tel état à cause de la pression exercée par son grand-père qu’il a commis un acte qu’il n’aurait pas posé en temps normal.”

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