Seuls quelques éléments de façade demeureront, au château Thomas Philippe
Le Domaine des Rièzes et des Sarts a entamé la démolition du château Thomas Philippe, à Cul-des-Sarts. L’ASBL Les Rièzes et les Sarts va conserver quelques éléments de façade, en mémoire.
Publié le 20-01-2022 à 06h00
La polémique fait grand bruit, depuis un an, sur le plateau de Rocroi. À Cul-des-Sarts, le Domaine des Rièzes et des Sarts a pris la décision de démolir le château Thomas Philippe, étant donné son état délabré. Président de l'ASBL Les Rièzes et les Sarts, Mario Di Mattei déclarait en effet, l'an dernier: "Il ne répond plus à nos besoins. Il a eu son rôle jadis, il a une valeur historique et industrielle indiscutable mais il ne s'inscrit plus dans le projet du Domaine des Rièzes et des Sarts. Il s'agit d'un bâtiment très ancien, énergivore, attaqué par la mérule, où il y a de l'amiante et dont des pierres de taille commencent à se détacher."
Compte tenu de l’absence de perspective, du danger grandissant et du manque de moyens pour investir dans sa sauvegarde, la décision avait été prise de le démolir.
À Cul-des-Sarts, plusieurs pistes avaient depuis été envisagées pour essayer de sauver cet édifice construit en 1863 par Thomas Philippe, un industriel du village qui avait réussi dans la production de tabac. Mais aucun accord n’est intervenu.
Tout juste a-t-il été décidé de maintenir debout quelques éléments de façade, en rappel du passé du lieu. "C'est une initiative de l'ASBL, nous explique Mario Di Mattei. Nous avons décidé de financer l'épinglage d'une partie de la façade pour la maintenir debout. Il s'agit de la porte et des travées proches, a priori jusqu'à hauteur du balcon. La démolition est en cours et nous devons évaluer avec l'entrepreneur ce qui a pu être conservé ou ce qui a dû être abattu pour des raisons de sécurité mais c'est là notre volonté.
Nous nous sommes dit que cela marquerait davantage qu'une simple stèle en mémoire de Thomas Philippe. Ce geste nécessite un gros effort financier pour notre ASBL. Rien que l'épinglage avoisine les 100 000 euros. Mais nous avons tenu à le faire, compte tenu de l'émoi suscité par l'annonce de la démolition du château. Nous ne sommes pas des investisseurs fonciers, nous avons des valeurs et nous tenions à répondre à cette aspiration de la population."
Il rappelle, cependant, que la bâtisse n’était pas classée. Et qu’elle ne présentait aucune valeur particulière en termes d’architecture, d’après la Région wallonne, qui a accordé le permis de démolition en dépit d’un avis défavorable du collège communal.
Une fois démoli, l’espace sera dédié à un coin de verdure appelé "Place du château Thomas Philippe".
La démolition en cours suscite de nouveau des réactions parmi la population. Mais force est de constater que, dorénavant, le château Thomas Philippe est à évoquer au passé.