Louis Swysen publie sa thèse de doctorat de 1976!
En marge de son nouvel ouvrage réunissant des contes et histoires, Louis Swysen rappelle qu’il a publié sa thèse de doctorat en 2020. 44 ans après sa défense…
Publié le 14-01-2022 à 06h00
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Louis Swysen est géographe. Originaire du Brabant, il découvre la région couvinoise en 1962 lors d'un voyage d'étude avec son épouse. Ils tombent tous deux amoureux… de la région, et se penchent sur la géographie des trois vallées. "Elle, plutôt vers l'Eau blanche, et moi, plutôt vers l'Eau Noire", nous glisse-t-il.
En 1976, il clôture son doctorat en se penchant de nouveau sur la région et en défendant une thèse dont l'originalité tient dans l'utilisation de la théorie des graphes pour valider ses observations. "À l'époque, j'avais déjà donné un avis sur un projet d'autoroute, nous avoue cet écologiste. Mais les autorités avaient d'autres priorités à ce moment-là."
Tant d'années après, il a repris sa thèse et l'a révisée pendant trois ans, dénichant çà et là quelques inévitables erreurs matérielles. "Je n'ai rien modifié. J'ai juste enlevé ce qui n'était pas publiable pour des questions de droits et j'ai ajouté quelques pages de réajustement. Sinon, tout est resté tel quel", nous explique-t-il.
Quel est l’intérêt de présenter une étude datée de 1976? Avouons notre perplexité, de prime abord, en tournant les premières pages de ce travail de 190 pages. Mais on se prend rapidement au jeu de ce voyage dans le temps. La lecture de cette thèse dévoile une région tellement différente et à la fois identique à l’actuel sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse! Ce périple mérite le détour, juste pour la comparaison entre ce passé pas si lointain et les temps contemporains. Quelques perles:
– À l’époque, 50% des gens sont nés dans leur village de résidence. Principalement à Couvin, car les gens y restent, puisque les industries fournissent les emplois nécessaires.
– 90% de la population est originaire de la région.
– 92,9%, c’est le taux d’emploi. Des gens employés sur place, dans la région couvinoise. Bien mieux qu’au nord de l’Entre-Sambre-et-Meuse, où l’on se "cantonne" à un taux de 78% vers Florennes et Thuin. Louis Swysen liste alors les grands pôles économiques, pour beaucoup disparus: Momignies, Chimay, Couvin, Frasnes, Mariembourg, Forges et Matagne-la-Grande.
Les amateurs d’histoire se délecteront aussi des graphes détaillant le succès de l’hôpital de Couvin, alors plus fréquenté que celui de Chimay. À l’époque, les deux structures collaborent. En juillet, les Couvinois ferment leur clinique pour les vacances d’été et tous les malades transitent à Chimay. Et inversement en août! À noter que Louis Swysen inclut, dans ce volet, l’attractivité du dispensaire de campagne créé par le docteur André pour le plateau de Rocroi.
La thèse comprend un volet historique dont l’intérêt reste intact. L’économie, la structure de la population, la répartition des centres urbains: cette présentation de la géographie régionale révèle, avec le recul, autant les bouleversements de la fin du XXe que les constantes qui maintiennent l’Entre-Sambre-et-Meuse méridionale dans un isolement permanent, depuis le fond des âges.
louisswysen@gmail.com