Couvin à 40 minutes de Charleville en 2017
Le chantier de l’autoroute A 304 poursuit son chemin côté français. Les 31 kmqui séparent la banlieue de Charleville à Rocroi seront terminés fin 2017.
Publié le 16-10-2015 à 06h00
Vendredi, les conseillers départementaux des Ardennes françaises ont eu droit à un tour sur la future portion d’autoroute A 304, baptisé le Y ardennais. Précisément sur 8 km de couche de forme (le terrassement avant la coulée du bitume) des futurs 31 km qui relieront Charleville à Rocroi, fin 2017.
Cette deux fois deux voies remplacera les actuelles D986 et RN51, évitera de passer par nombre de villages et villes (y compris Charleville-Mézières) et permettra de faire un bond dans le temps d’au moins 20 minutes.
Charleville ne sera plus qu’à 40 minutes de Couvin et au-delà, à 1 heure de Charleroi, 2 heures de Bruxelles ou Anvers. Un enjeu d’importance notamment pour le transit de marchandises qui trouvera là une alternative aux autoroutes A1 (Paris-Lille) et A31 (Luxembourg-Beaune en passant par Toul) «actuellement saturées», d’après le président du département des Ardennes, Benoît Huré.
Entre 20 000 et 22 000 véhicules
L’estimation porte entre 20 000 et 22 000 le nombre des véhicules qui devraient à terme emprunter ce nouveau passage (dont 30 à 35% de camions). Pour le moment, le tracé n’est pas achevé, le bitume n’a pas encore été coulé, mais la balade en bus a permis de constater que les travaux ont bien avancé, et ce malgré les aléas géologiques, climatiques, archéologiques, juridique ou encore acoustique de ces dernières années (lire par ailleurs).
« 70% du terrassement est réalisé », estime le maître d'œuvre ardennais Pascal Urano. Précisément, le terrassement linéaire a été réalisé pour le lot principal du point kilométrique (PK) 2 au PK 25,6, de La Francheville au Piquet. Reste ensuite à relier le PK 25,6 à la rocade existante de Rocroi (PK 31).
Pour les ouvrages d’arts, 49 ont été réalisés sur les 51, parmi lesquels l’impressionnant viaduc de la Sormonne qui a clos la visite. Commencé en 2012, achevé en septembre 2014, le viaduc long de 200 mètres, s’élève à 40 mètres au-dessus de la vallée: 4 000 m3 de béton, 10 000 tonnes de charpente ont été nécessaires à sa réalisation.
« 2016 sera l'année des chaussées, des finitions, de l'assainissement de surface, du dispositif à collecter l'eau de ruissellement, glissière, glissière en béton, signalisation horizontale, verticale, puis aménagement paysager», précise Gérard Delfosse de la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).
Encore deux ans de travaux au minimum pour un coût estimé de 430 millions d’euros.
D’après Gérard Delfosse, en visite il y a quelques semaines sur le chantier en Belgique, l’ouverture de l’autoroute devrait être concomitante à la route rapide Couvin-Charleroi, actuelle RN5.