Viol d’une mineure à Chimay ? "Elle était d’accord de l’embrasser, mais après, tout est allé trop loin"

La soirée de cette mineure de moins de 16 ans a tourné au cauchemar. Lucas, 21 ans, l’aurait violée dans sa voiture.

Lee Colonius
 Deux versions s’opposent. Mais celle de Lucas est déforcée par ses nombreuses fluctuations.
Deux versions s’opposent. Mais celle de Lucas est déforcée par ses nombreuses fluctuations. ©Antonioguillem – stock.adobe.com 

L’instruction d’audience de cette affaire, jeudi devant le tribunal correctionnel de Charleroi, s’est avérée être un calvaire pour Lucas. Le prévenu, âgé de 21 ans, a été secoué et confronté à ses (trop ?) nombreuses contradictions.

Lucas est poursuivi pour un viol commis la nuit du 25 au 26 septembre 2020 à Chimay. Ce soir-là, Lucas et une adolescente de moins de 16 ans se sont retrouvés dans le véhicule du prévenu. Cela ne s’est pas bien passé puisque, quelques instants plus tard, lors de son retour au sein de la soirée organisée non loin de là, la victime est en larmes et dénonce avoir été violée.

"Elle m’a demandé d’arrêter"

Celui qui plaide son innocence et qui jure qu’il s’agissait "d’une relation sexuelle consentie" avec la jeune fille a encore changé de version face à la justice. Dans le dossier, plusieurs éléments semblent fragiliser sa défense. Il y a d’abord cette présentation devant un juge d’instruction, durant laquelle Lucas a confirmé l’absence de consentement de sa victime. "Elle m’a dit d’arrêter, mais j’ai continué et j’ai été jusqu’à l’éjaculation", avait confié le jeune homme. "La faute à la pression policière et à son jeune âge ", corrige-t-il désormais au tribunal.

L’état émotionnel de la victime a également été épinglé par la présidente Lecollier. Comment l’expliquer ? "Quand on s’est quitté, elle ne pleurait pas, rétorque Lucas. Je suppose qu’elle voulait cacher la relation sexuelle à ses copines." Le dernier détail en défaveur du prévenu est un message envoyé le lendemain des faits: "désolé de ce qu’il s’est passé ".

De nombreuses pages dans le journal intime

Me Gwennaëlle Navez, partie civile de la jeune fille et de la mère de cette dernière, a également insisté sur les nombreuses contradictions et changements de version opérés par Lucas tout au long du dossier. L’avocate est convaincue qu’il s’agit bien d’un viol, lors d’une soirée qui a "dégénéré". "Oui, elle souhaitait une relation sentimentale avec ce garçon. Oui, elle a suivi le prévenu pour aller faire un tour. Oui, elle était d’accord de monter dans le véhicule et de l’embrasser. Mais après, tout est allé trop loin. Elle a dit stop à un moment donné, même le prévenu l’a admis."

La fameuse phrase prononcée par Lucas devant le juge d’instruction clôt le débat, estime de son côté la substitute Garcez. Sans parler du comportement de la victime, immédiatement après les faits et qui fut relevé par deux témoins. "Elle a tout raconté de suite et a téléphoné à sa maman. Si elle voulait cacher la relation, comme le prétend le prévenu, elle n’aurait rien dit et pas écrit des pages et des pages de ce viol dans son journal intime. La messe est dite. " Trois ans de prison sont requis contre Lucas.

À la défense du jeune prévenu, Me Pierre-Alexandre Napoli réitère les contestations de son client et plaide un acquittement. Pour l’avocat, la victime elle-même ne parle pas de viol dans son audition et encore moins à la copine de Lucas et à son petit ami de l’époque. Jugement début avril.

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