Chimay: le roi est devenu empereur au Tir au Roy
La confrérie royale des archers de Saint-Sébastien de Chimay a respecté la tradition du Tir au Roy. Jonathan Urbain est devenu empereur.
Publié le 14-07-2022 à 10h32 - Mis à jour le 14-07-2022 à 16h40
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Dès le Moyen Âge, Chimay a possédé des associations armées dont la mission était de servir la Ville et son seigneur. En contrepartie, ces associations bénéficiaient de faveurs et autres privilèges.
La confrérie royale des archers de Saint-Sébastien est certainement l’une des plus anciennes de Chimay. Avec les arbalétriers, les bourgeois soldats assuraient la défense de la cité fortifiée. Aujourd’hui, la confrérie reste l’héritière de cette police privée du vieux Chimay.
Bien sûr, outre le souvenir d’une époque révolue, c’est la passion du sport, mais surtout la volonté de perpétuer une tradition multiséculaire qui unit désormais ses membres au nombre maximum de vingt.
La confrérie a été créée en 1338 par Jean IV de Hainaut, seigneur de Chimay. Elle est la descendante d’une milice bourgeoise dont la formation a été justifiée par la défense des fortifications urbaines. Ses membres étaient astreints à un service militaire régulier, de la même manière que les membres de la Confrérie des Arbalétriers de Saint-Georges. La défense de la ville leur était confiée.
Des traditions ancestrales
En récompense, ils recevaient de la Commune une solde et un subside pour leur équipement. Les seigneurs de Chimay ont émis, au fil des siècles, divers règlements. Le plus important a été écrit, au château de Chimay, le 26 avril 1609, par Charles III de Croÿ, prince de Chimay. Ce règlement a servi de cadre de vie à la confrérie jusqu’au XIXsiècle. Les archers de Saint-Sébastien n’ont pas toujours eu une vie tranquille. Ils ont même été interdits sous le régime autrichien et au début de l’ère française. C’est Napoléon 1erqui a permis la résurrection de la confrérie.
Les tensions politiques et les convictions religieuses des membres du groupe, à la fin du XIXe siècle, ont eu pour conséquence la scission de la confrérie en deux branches jusqu’aux années 1960-1970. Depuis, ses membres veillent à sauvegarder les traditions ancestrales.
La première se déroule le dimanche le plus proche de la Saint-Sébastien, à la mi-janvier. La confrérie assiste en grand apparat à la messe en l’honneur de son saint patron, en la collégiale Saints-Pierre-et-Paul. La seconde a lieu le premier lundi de juillet, lors de l’organisation du Tir au Roy, à la perche au jardin des archers dans le parc princier. Les archers doivent abattre un coq factice placé en haut d’une perche de 25 m. Le premier qui abat la cible est désigné Roy. Il reçoit alors le collier de la confrérie des mains du président et choisit son alphier, à savoir celui qui aura le privilège de porter l’étendard lors des cérémonies officielles.
Un titre rare et envié
Cette année, pour la troisième fois consécutive, c’est Jonathan Urbain qui a réussi à atteindre le coq au bout de 6 minutes. Il a reçu le titre très envié et très rare d’"empereur". Celui-ci n’a plus été porté depuis 1950, à l’époque par feu Marcel Macq.
" Notre empereur, Jonathan Urbain, sera escorté en cortège à l’hôtel de ville de Chimay où il recevra les couverts de la Ville. Bien évidemment, un banquet offert par le Roy de l’année précédente et composé du jambon chimacien, d’escavèche, du fromage et gâteau chimacien se déroulera, ce soir, dans le pavillon des archers ", explique Pascal Cornet, le président de la confrérie.
Pour l’intégrer, le candidat doit être présenté par deux membres. La présidence de la confrérie royale des archers de Saint-Sébastien est assurée par Pascal Cornet, la vice-présidence par Jean Defrère et le secrétariat par Jonathan Urbain.