Un makerspace dans l’espace de coworking - Les cinq lauréats du 4e appel à projets
La Ferme Coworking va diversifier ses activités et offrir prochainement un espace de fabrication où créateurs et associations pourront utiliser un outillage, notamment numérique, partagé. Le projet figure parmi les lauréats d’une bourse de la Fondation Chimay Wartoise. Un maximum de 8 bourses était disponible pour ce 4e appel à projets de la MDA, financé et géré par la Fondation Chimay Wartoise
Publié le 26-01-2022 à 06h00
En novembre dernier, la Maison des Associations lançait le 4e appel à projets, financé par la Fondation, destiné à encourager l’usage du numérique dans le secteur associatif.
La crise sanitaire a en effet mis en lumière l’intérêt du numérique dans la continuité des missions et objectifs des associations. Elle a aussi révélé des manques de compétences ou d’outils, qui ont pu freiner la poursuite de leurs activités.
L’objectif de cet appel à projets était de pallier à ces freins en accompagnant et outillant les porteurs de projets.
Parmi les cinq lauréats (voir par ailleurs) de l’appel à projets, il y a la Ferme Coworking avec son projet de "makerspace".
" Un Makerspace, ce n'est pas tout à fait un Fablab, dont le nom est déposé et qui impose une ouverture en tout temps à tout public. Notre projet de Makerspace, c'est un lieu avec de l'outillage qui permet aux créateurs, entrepreneurs, associations… de réaliser dans la proximité des prototypes, de nouvelles formes de création de produits…", explique l'animateur de la Ferme Coworking Marty Leloux, co-porteur du projet avec Nicolas Vincent.
"Au départ, on a acquis du petit matériel et une imprimante 3D pour réaliser des visières de protection pour le personnel soignant, précise Nicolas Vincent. On avait aussi un Repair Café, interrompu en raison de la crise sanitaire. Les outils déjà présents ont ensuite été utilisés par des makers locaux. L'appel à projets nous a permis de développer et peaufiner cette idée de créer à Chimay une sorte de fablab comme ceux de Fourmies ou Charleroi avec lesquels nous avons eu beaucoup de contacts. Il sera ouvert aux abonnés de l'espace de coworking, mais pourra aussi être accessible pour les associations, qui pourraient par exemple s'y former et venir avec leur propre public durant certaines plages horaires non utilisées par nos abonnés". Le projet a en effet aussi vocation à sensibiliser un plus large public que les seuls utilisateurs de l'espace de travail partagé.
Concrètement, à terme, le 2e étage de La Ferme va être transformé pour abriter d'autres outils que les deux imprimantes 3D déjà présentes. "Il y aura des outils de découpe multisurface, laser bois, des appareils pour la soudure, la plupart numérique mais aussi quelques outils classiques comme une brodeuse ou une machine à coudre, poursuit Marty Leloux. L'idée est de montrer qu'ils sont aisés à utiliser, qu'ils peuvent participer à la relocalisation de la fabrication d'un produit, dans un espace qui n'est pas une usine. Par exemple, ces outils serviront les créateurs de bijoux, d'objets en bois ou de savons de la boutique Made in Chimay. Plutôt qu'acheter des moules ou gabarit à l'étranger par exemple, ils pourront les réaliser eux-mêmes, ici."
Au-delà de l'inédit d'un tel lieu dans la Botte, il y a aussi pour La Ferme la volonté d'asseoir sa solidité financière. "L'espace de coworking a son financement assuré jusqu'en 2023, explique Nicolas Vincent; pour pérenniser les choses, il faut qu'il ait différentes composantes. Nous avons déjà un studio photo, qui devrait s'agrandir, et le makerspace offrira cette troisième composante, complémentaire aux autres activités de La Ferme."
Cinq candidats ont finalement été retenus et bénéficieront d’un diagnostic, de l’accompagnement de leur projet et d’un financement maximal de 10 000€.
Outre la Ferme Coworking, les quatre autres lauréats sont: la Maison des Jeunes de Chimay avec un projet d’équipement informatique et d’imprimante 3D; l’ASBL Développement en Botte du Hainaut qui souhaite créer une plateforme informatique permettant un échange d’informations optimal entre employeurs et candidats à l’emploi partagé; le Répit pourra s’informatiser, développer les compétences numériques en interne et un pôle informatique à destination de ses patients, notamment pour pouvoir suivre ceux-ci à distance; la Botte paysanne souhaite elle aussi développer une plateforme informatique plus performante et efficace.