De Brûly-de-Couvin à Morzine pour sécuriser les pistes de ski
Nicolas Minet, originaire de Brûly-de-Couvin, a toujours rêvé de neige et de montagne. Il est désormais pisteur-secouriste dans les Alpes et sécurise les pistes de ski de Morzine.
Publié le 21-01-2022 à 06h00
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Un tournant dans sa vie. C’est ainsi que Nicolas Minet, 42 ans, originaire de Brûly-de-Couvin, décrit le moment où, à 19 ans, il découvre la beauté de la montagne et de la neige. C’était lors d’un voyage scolaire à Samoëns, une station de Haute-Savoie, où ses études d’éducateur spécialisé (Mons) l’avaient emmené. Le choc!
Les premières expériences en ski sont pourtant douloureuses avec des pieds en sang dans les chaussures de ski. Mais ce grand jeune homme athlétique et sportif en sort avec une certitude: sa vie, il la vivra à la montagne, au milieu de la nature enneigée et skis aux pieds de préférence. À l’époque déjà, dès l’hiver venu, le petit garçon scrute les premiers flocons à travers les fenêtres de la maison familiale à Brûly-de-Couvin ou de la ferme de ses grands-parents à Bourlers.
Sans doute est-ce aussi sa jeunesse passée dans cette ferme qui lui a inculqué cet amour de la nature, du grand air mais aussi ce goût de l’effort, du travail bien fait et une volonté à toute épreuve.
D’abord les Pyrénées
C’est décidé, son diplôme en poche, il annonce à ses parents, son frère et à sa sœur qu’il part habiter là-bas, où les cimes immaculées jouent avec les nuages. Sa famille le soutient dans sa démarche.
Son périple l’emmène d’abord dans les Pyrénées où il reste huit ans, à Laurac. Il y décroche un diplôme d’accompagnateur en montagne et un brevet d’État comme moniteur VTT. Des activités qui lui permettent d’être en montagne tout l’été. L’hiver, il est éducateur spécialisé pour des jeunes en difficulté. Ses temps libres lui permettent d’améliorer son niveau de ski.
Mais le jeune homme se sent frustré: les Pyrénées ne sont pas les Alpes rêvées et il veut gagner sa vie en skiant. Il veut être pisteur, ces sportifs hors pair qui préparent les pistes de ski alpin par tous les temps et veillent à la sécurité des vacanciers. Il fait une nouvelle fois ses valises et prend la direction de l’arc alpin et de Samoëns, là où tout a commencé. C’est tout près de ce village de Haute-Savoie, sur les pistes de la station de Morzine, que nous l’avons rencontré à la mi-janvier, skis aux pieds, sac au dos et porteur de la tenue verte caractéristique des pisteurs.
Comment êtes-vous devenu pisteur?
Je ne le suis pas devenu à mon arrivée à Samoëns. J’ai d’abord fait connaissance avec le milieu professionnel du ski en étant engagé aux remontées mécaniques. C’est pas mal mais on ne bouge pas beaucoup. Et moi, je veux skier. Je décide donc de passer le test technique en vue de devenir pisteur-secouriste.
Une descente-test
Pour moi, c’est une reconversion professionnelle puisque, entre-temps, j’ai arrêté mon métier d’éducateur. Le test consiste en une descente hors-piste sur 500 m de dénivelé devant un jury. L’épreuve est très exigeante et physique. Nous sommes près de 200 candidats et seulement 20 ont été retenus. Vu les conditions météo, j’ai pensé abandonner. Et puis j’ai tout donné en effectuant la descente de ma vie, même s’il m’a fallu dix minutes pour m’en remettre, couché par terre pour retrouver mon souffle. Mais j’ai été sélectionné. J’étais fier, moi, le petit Belge qui avait passé sa jeunesse dans une ferme de Bourlers, j’étais choisi devant des moniteurs!
Et ensuite?
C’est parti pour une formation de six semaines pour devenir pisteur. J’ai des cours de connaissance générale sur la montagne, de nivologie (étude de la neige et des avalanches), de balisage des pistes, de législation, de sécurité, de secourisme…. Des ateliers aussi avec la conduite d’un traîneau de secours seul ou à deux, des mises en situation avec des personnes blessées à des degrés divers…
Au terme de cette formation, je suis devenu pisteur-secouriste de 1er degré. Des formations supplémentaires (hélitreuillage, secours crevasses…) permettent de "grimper" de niveau. Mon prochain objectif est d’obtenir un brevet météo et comme artificier pour déclencher les avalanches.
Quand avez-vous commencé à travailler comme pisteur?
Après une première saison consacrée au ski nordique (à cause du Covid, les remontées mécaniques étaient fermées), J’ai postulé dans différentes stations à l’automne dernier. La station de Morzine, reprise dans le domaine des Portes du Soleil, m’a engagé. Pour moi, c’est le début d’une grande aventure. Et chaque matin, je me lève en étant heureux d’exercer ce métier.
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