PHOTOS| Les Trappistines, guides d’un jour d’une abbaye chimacienne centenaire
Sept sœurs trappistines veillent sur l’abbaye centenaire installée au cœur de Chimay. Elles ont fait découvrir leur vie et l’histoire de leur ordre à l’occasion des Journées du patrimoine.
Publié le 13-09-2021 à 17h10
En signe d’ouverture sur le monde, les sœurs Trappistines de l’Abbaye Notre-Dame de la Paix ont ouvert les portes de l’abbaye érigée en 1919.
Grâce à deux historiennes Bernadette Masereel et Marie-Agnès Hubert, et avec la complicité de Sœur Jeanne, l'une des sept sœurs encore présentes au sein de l'abbaye qui en a compté nonante-neuf, la centaine de visiteurs, venus parfois de bien loin mais également des Chimaciens, ont apprécié ce moment privilégié: «Chimacien depuis des décennies, je suis vraiment surpris de la beauté et de la modernité des lieux malgré que l'abbaye soit centenaire. Et plus particulièrement l'église, construite en 1925, de laquelle il se dégage une réelle sérénité», a commenté l'un d'eux.

Sœurs de chœur et sœurs converses
Parmi les documents exceptionnellement accessibles, des photos montrant des Trappistines occupées à des travaux des champs fut l'occasion pour Marie-Agnès Hubert de rappeler que c'est Vatican II qui a abrogé la distinction qui existait entre les sœurs dans certaines congrégations: «Il y avait les sœurs de chœur qui apportaient une dot lors de leur arrivée à l'abbaye car généralement issues de la bourgeoisie, et les sœurs converses, qui s'attelaient aux travaux manuels car issues de milieux plus modestes.»

Aujourd’hui, le quotidien des Trappistines est triangulé entre les relations humaines, la vie spirituelle et le lien à la terre. Outre leur potager qui fournit 60% de leurs légumes, elles fabriquent des biscuits, du pain, des confitures vendus à la boutique de l’abbaye.


À l’époque, le Chapitre possédait de grands biens à Solre-Saint-Géry dont la ferme Sainte-Aldegonde qui comportait un jardin potager, un verger, plusieurs bâtiments dont une grange, une écurie, une cuisine, un vaste corps de logis, 14 petites fermes louées à des hommes de condition libre et 150 ha de terres.
En 1794, Solre-Saint-Géry fut saccagé par les révolutionnaires français. Une bonne partie de la ferme a sans doute été incendiée et sa reconstruction daterait de la fin du XVIIIe siècle, comme en témoignent des dates gravées dans la pierre.
«Cette propriété est dans la famille depuis un siècle. C'est mon arrière-grand-père, Edgar Fontaine de Ghélin (ancien bourgmestre et maître des forges de Solre-Saint-Géry), qui l'a racheté au baron de Holling. Si les murs de cette maison pouvaient parler, ils en auraient des choses à dire. Bon nombre de pièces de ma demeure comportent du marbre venant du monde entier. Certains bâtiments abritaient la maison du jardinier, du personnel de maison. Le grenier porte encore les traces de l'emplacement des alcôves des nonnes. Durant la guerre 40-45, les Allemands ont occupé une partie de la ferme et n'ont eu aucun respect pour les lieux» explique la propriétaire, Claude van der Vrecken.
