La vie après le maïorat (9)| À Chimay, Françoise Fassiaux: «Une journée aujourd’hui, c’est magnifique!»
Ils ont été bourgmestres. Depuis un an, c’est fini. Comment le vivent-ils? Découvrez-le dans notre série couvrant nos éditions Namur, Basse Sambre et Entre-Sambre-et-Meuse. Neuvième acte: libérée de sa fonction de bourgmestre depuis une bonne année, Françoise Fassiaux vit la vie comme elle l’a toujours fait. À 200%!
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Publié le 16-01-2020 à 09h14
«Maintenant, je peux lire, beaucoup, ou regarder une chouette émission à la télévision jusqu'au bout, le soir, et me lever tard le lendemain», plaisante la dynamique septuagénaire. «J'ai retrouvé une certaine liberté pour faire ce que j'aime. Quand tu es bourgmestre, tu dois mettre une partie de ta vie entre parenthèses». Le premier de ses plaisirs aujourd'hui, c'est de pouvoir accorder du temps à sa famille: «Je peux m'occuper de mes sept petits-enfants maintenant. Avec Léon, mon mari, le mercredi, on est soit à Bruxelles, soit à Mons pour jouer les baby-sitters. D'autres jours, c'est les devoirs à la maison au retour de l'école » raconte-t-elle. Elle ajoute, plein de malice: «Comme je dis à Léon, ça nous empêche de vieillir!». Non contente de vivre pleinement son rôle de mamy, Françoise rédige au quotidien l'histoire de celle-ci: «Quand mon premier petit-fils est né, j'ai commencé à écrire la chronique de la famille. De la varicelle de l'un à la chute dans l'Eau Blanche d'une autre, on se souviendra ainsi de toutes les petites anecdotes».
Depuis toujours, la culture passionne l'ancienne professeure de français: «J'aime lire, des policiers notamment, mais aussi, d'office, les livres primés. Je vais à coup sûr chercher le Goncourt». Expositions, théâtre, cinéma, le couple redécouvre des plaisirs trop longtemps mis de côté. «J'apprécie spécialement les petits restos à deux, et les vacances: la mer ou la Bourgogne, une région magnifique que j'affectionne particulièrement».
Un engagement permanent
«À la naissance de la première fille de mon fils, Léon est parti seul à la maternité, à Bruxelles, car j'avais conseil communal», se remémore-t-elle, expliquant le revers d'une vie de mandataire. «Il faut savoir laisser tomber beaucoup de plaisir, de moments forts. Et plus encore pour une femme que pour un homme, et avec moins de satisfaction de pouvoir». Comme bourgmestre, son engagement était permanent, de jour comme de nuit: «Quand tu te couches, tu as ton mari et ton GSM dans la chambre, et tu te demandes ce qui est le plus important», plaisante-t-elle, tout en avouant: «J'ai de la chance que la famille n'a pas (trop) souffert». En regardant dans le rétroviseur, Françoise Fassiaux ne regrette absolument rien: «C'est une belle vie tout compte fait, non? En tout cas, je referais la même!»
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«Si je voulais avoir un peu de temps pour moi, c'était le moment! Je suis déjà une vieille toche, hein! », balance la première femme bourgmestre de Chimay, avec son franc-parler légendaire en ajoutant: «Puis je ne voulais pas être bourgmestre à 80 ans ». Cela dit, la socialiste ajoute: «Je n'aurais plus pu tenir, assumer comme je l'assumais. Il faut dire que je ne sais pas faire les choses à moitié. J'ai ainsi eu un épuisement physique, il y a deux ans, qui m'a conduit deux jours à l'hôpital ».
Après 31 ans de vie politique, Françoise Fassiaux a définitivement mis un terme à sa carrière en décembre dernier, en démissionnant de tous ses mandats, y compris celui de conseillère communale: «Bien avant les élections, j'avais annoncé à mon groupe que je ferais un an puis j'arrêterais. Je l'avais promis à ma famille. Et puis 30 ans, ça fait un tiers de sa vie, c'est déjà pas mal, non?».
31 ans de politique
C'est en 1988 que Françoise Fassiaux, déjà militante socialiste, se présente pour la première fois sur les listes communales. Élue d'emblée conseillère, elle occupera ensuite presque toutes les fonctions politiques possibles: conseillère communale et à la Province, présidente de CPAS, députée wallonne: «Finalement, il n'y a que ministre que je n'ai pas fait! »
Le 18 décembre dernier, Françoise Fassiaux siégeait pour la dernière fois comme conseillère communale: «J'avoue que j'ai quand même eu un petit pincement au cœur en descendant les escaliers de l'hôtel de ville pour la dernière fois, en tant qu'élue».
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