Des démissions en série à la Croix-Rouge de Cerfonatine-Walcourt
Les démissionnaires ne comprennent pas les reproches et décisions du comité provincial à leur égard. L'antenne locale fonctionne pourtant bien depuis des années.
Publié le 10-01-2023 à 16h35 - Mis à jour le 11-01-2023 à 14h04
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Lors d’une réunion, le 10 octobre dernier, entre le comité provincial de la Croix-Rouge et le bureau de l’antenne locale de Cerfontaine et Walcourt, un coup de massue s’est abattu sur la tête des responsables de cette dernière. "Nous avons été surpris et abasourdis par le mépris et le dédain avec lesquels nous avons été traités" explique André Chabotaux, président de la locale, qui s’est entendu dire: "Vous devez mettre fin à votre mandat le 30 juin 2023 !" Et ce malgré 25 ans de dévouement à la Croix-Rouge locale.
Le motif invoqué est son mandat politique d’échevin à Cerfontaine, poste qu’il occupe pourtant depuis des décennies et pour lequel il a obtenu une dérogation de la direction générale de la Croix-Rouge, à Bruxelles.
Impossible pour le président Cerwal de contester : la décision provinciale est sans appel.
D’où vient cette subite démission d’office ? La direction provinciale a manifestement décidé d’intervenir dans la gestion journalière de la section locale.
Le transport de personnes s’étend
Depuis la fusion des deux locales cerfontainoise et walcourienne en 2009, les équipes ont développé les services aux personnes. À Walcourt, la Vesti-boutique fonctionne on ne peut mieux et, à Cerfontaine, le service de location de matériel paramédical fait le bonheur des patients. Aussi bien du côté de Walcourt avec Jean-Marie Chauvier que du côté de Cerfontaine avec André Chabotaux, tous ont œuvré, dès 2009, pour que ces champs de services offerts jusque-là aux populations respectives soient étendus aux deux entités.
Bien vite après cette fusion, le TPMR (Transport de Personnes à Mobilité Réduite) s’accroît considérablement avec l’achat de deux véhicules, tout comme le service de chauffeurs bénévoles que coordonne le secrétaire, Marcel Chatel. Ce service se développe également: 650 missions sont accomplies durant cette année 2022.
Les kilomètres s’accumulent et, début 2022, il est nécessaire de remplacer l’un des véhicules ne comptant pas moins de 270 000 km. Les finances dont dispose Cerwal permettent largement de le faire. Devant s’en référer au comité provincial pour approbation, c’est la douche froide: c’est un non qu’essuie le président André Chabotaux. La décision étonne toute l’équipe, tant pour la sécurité des chauffeurs qu’au vu de la demande en transport… En outre, les délais de livraison sont très longs pour un véhicule aménagé pour les personnes à mobilité réduite.
Les discussions sur ce véhicule ont-elles ravivé les tensions ? Elles ne sont que le début de l’intervention provinciale dans la gestion de Cerwal.
Hormis la mise à l’écart du président Chabotaux, le comité provincial a mis en exergue une série de reproches à la locale. Parmi ces griefs, il y a le système de défraiement des quatre chauffeurs TPMR. Bénévolement, ils assurent des missions de transport vers un hôpital, chez un médecin et souvent avec un accompagnement des patients bien au-delà du simple trajet en voiture. Ces missions peuvent parfois durer plusieurs heures et un même chauffeur peut parfois accumuler plusieurs missions sur la même journée.
Tout cela, c’est du bénévolat. Le seul défraiement offert est le déplacement du chauffeur pour prendre le TPMR. Cerwal, en accord avec les chauffeurs, avait instauré une tarification simple: une douzaine d’euros par mission. Cette somme est contestée par le comité provincial qui impose un seul défraiement de 6,81 € par jour, quel que soit le nombre de missions. Certains jours, les chauffeurs devraient y mettre de leur poche.
Une goutte de plus qui a fait déborder le vase après la démission d’office du président André Chaboteaux.
Tristesse, colère et démissions
Président, vice-président, secrétaire et membres du bureau l’antenne locale ne comprennent pas: "Que veut-on à Cerwal qui tourne bien, qui a des finances saines, un beau staff de membres hyper-dévoués et qui donne satisfaction à tant de personnes ?" Le président André Chabotaux et le vice-président Jean-Marie Chauvier vivent très mal la situation. Quant au secrétaire Marcel Chatel, responsable de l’organisation des TPMR, il fulmine: "J’ai mené rondement cette belle activité pendant des années et voilà que tout s’écroule comme un château de cartes pour des raisons dérisoires".
À cette polémique s’ajoute encore l’interdiction de distribuer le traditionnel colis de fin d’année aux octogénaires, ce qui engendre une frustration supplémentaire car, pour CERWAL.
Pour les responsables de l’antenne locale, il n’y avait plus qu’une issue possible: démissionner, à leur grand regret en pensant, notamment, aux personnes âgées, aux citoyens en difficulté que tous ces bénévoles avaient plaisir d’aider.
Le jeudi 31 décembre 2002, les responsables de service sont venus déposer leur tablier.
Le 31 décembre au soir, la section de Cerfontaine perdait une grande partie de son effectif, 24 membres sur 27. Même topo à Walcourt, où des bénévoles abandonnent le navire.
Pour les quelques membres restants, on ne peut que leur souhaiter bonne chance et beaucoup de courage… Mais finalement, ce qui rend tristes tous ces bénévoles qui quittent Cerwal en cette fin d’année, c’est l’état d’abandon dans lequel ils laissent leurs clients, leurs amis, leurs familles.